1
Ein Glöckchen
am Strumpfband…
Dies ist die dramatische Geschichte, und das tragische Ende, der Charlotte
von Corday, welche am 17 Juli 1793… für den Mord an Jean Paul MARAT, den Blutrünstigen
der Revolution… mit der Guillotine hingerichtet wurde!
Eine hübsche
intelligente junge Aristokratin, welche mehr Mut bewiesen hat als viele Männer
in dieser Zeit; Sie ist unserer Achtung würdig!
Sie war die arrière-petite-fille de Pierre
Corneille!
Als sie von Caen mit
der Pferdekutsche nach Paris kam, hatte sie Marat niemals vorher gesehen, aber
ihre Absicht, ihn zu töten, war ihr fester Entschluss…
Bevor sie in sein Haus
eindringen konnte, besuchte sie den Park vom Palais Royal, wo sie sich
ein wenig ausruhte und ihr Vorhaben überdachte… einige Bilder zeugen davon…
2
Charlotte hat ihre mörderische Geste
nie bereut, sie war
überzeugt, Frankreich von einem blutrünstigem Tyrann befreit zu haben und hoffte
auf Frieden… jedoch es schien als ob sich ihre Hoffnung nicht erfüllen wollte, Marat wurde mit Ehren in das Panthéon
getragen… jedoch viel später fand ein Journalist in den von Marat geschriebenen
Büchern, dass er doch für eine Monarchie gewesen wäre! Prompt wurde alles was
an ihn erinnerte zerstört, sein Sarg aufgebrochen, und er in einem kleinen
Friedhof beigesetzt… das war das Ende von Marats Glorreicher
Zeit…
Charlotte de Corday, wurde für Mord verurteilt und mit der
Guillotine hingerichtet… heute sieht man diese Begebnisse anders… wie so oft in
der Geschichte! Heute ist sie eine Heldin, welche Frankreich von einem Tyrann befreite…. Robespierre nahm die
Nachfolge an… der König Louis XVI und Marie-Antoinette, ebenfalls hingerichtet, wurden
heute wieder « ausgegraben »… man kann sie in der Kathedrale von Saint Dénis besuchen…
so ist die Geschichte!
3
Charlotte de Corday,
une femme digne de
notre admiration,
dont aujourd’hui
est le 215e anniversaire, fut décapitée le 17 juillet 1793 à Paris
pour avoir assassiné Jean-Paul Marat… qu’elle considérait comme un
tyran sanguinaire méritant la mort !
Ne l’oubliez
pas !
Le 17 juillet 1793
Charlotte Corday a eu un courage que les hommes de son époque n'ont pas
eu ! Marat était un personnage parfaitement abject qui chaque jour se livrait à
la délation, envoyant des innocents à l’échafaud… un véritable criminel
qu’elle avait décidé d’abattre. Acte
hautement réfléchi et dont elle ne regretta jamais le geste, suivant
sa conviction intime, seule loi, selon elle, qu’elle devait toujours suivre, forgée
avec les années et dont la force et la maturité a formé son caractère très tôt…
Cette jeune fille d’à de peine 15 ans avait déjà des convictions inébranlables
qu’elle mit à exécution plus tard sans hésiter !
5
On
la dit belle et gracieuse, attentive, d’humeur volontiers grave, puis, subitement,
prise d’une gaîté folle… et de détermination… ce qui pré augurait déjà en elle cette
capacité et tendance du passage, après longue réflexion, de la décision intérieure
à l’action.
L’enseignement
reçu par son oncle, l’abbé Charles-Amédée de Corday, jusqu’alors
son unique maître pour son instruction, lui
inspira, par son exemple, le désir d’acquérir la fermeté du caractère et
de pratiquer la charité… jouât aussi son rôle dans l’éclosion de sa conscience
de son appartenance à la race de ses ancêtres !
6
Sans
doute l’abbé de Corday lui avait beaucoup appris, mais ce qu’elle a retenu,
c’est l’histoire des personnages antiques allant aux extrêmes de
leurs affinités, de leurs conceptions, et toujours guidés par l’instinct en quelque
sorte par-delà le devoir, elle les a vus sublimes, parce qu’ils le sont et
parce que commentés par son grand aïeul !
Elle
aura, dès son adolescence, un caractère entier et altier, inébranlable dans sa
volonté, indépendant, soutenant ses opinions avec une supériorité de diction
qui étonnait… tenant même tête aux capucins pour des questions religieuses… et une fois sa décision prise, elle avait la
certitude de ne jamais se tromper, prête à se sacrifier pour une cause
jugée digne de sa résolution.
En outre
elle avait cette énergie pour supporter des souffrances physiques, et cette
force pour les dissimuler par le silence qu’elle avait certainement
hérité de ses aînés avec cette volonté obstinée, et ses facultés audacieuses,
qui la poussaient à chercher dans la vie un dérivatif !
7
Pierre
Corneille
Cette
arrière-petite-fille de Corneille au caractère bien trempé de la race des normands, où les
femmes se distinguaient par leurs natures viriles, obéissant à leurs
convictions comme à des lois suprêmes, impérieusement et dont elles ne peuvent
dévier, se sentait déjà oppressée par cette vocation qui la vouât à délivrer la
France de l’un de ses tyrans… sa victime était choisie !
Charlotte
fut d’une fermeté inébranlable et avait une foi absolue !
Née le 27 juillet 1768
à Saint Saturnin, elle passa tous les enseignements,
depuis son éducation religieuse,
jusqu’à son achèvement.
Jeune femme, que
l’on disait très belle, de voix douce et intelligente, pleine d’humour, mais capable de tenir tête
avec un langage et bagage intellectuelle qui étonné son entourage déjà !
Tantôt
moqueuse, tantôt gaie ou sévère, pourtant rien ne lui échappa des graves problèmes politiques
dont souffrait le peuple.
8
L’abbé
Raynal
Consciente
d’avoir une prédisposition de martyr par atavisme… elle entendait défendre ses
convictions, et le fit jusqu’à l’abnégation totale, sûre de se sacrifier pour
un monde
plus humaine, plus juste, tel que son maître spirituel Guillaume-Thomas François Raynal le lui appris et marqué par son amour de
liberté lui-même.
Charlotte,
selon sa phrase célèbre « Je suis républicaine avant la révolution ! »…
mesurait déjà l’immense tâche à accomplir, aidant les pauvres, secourut ceux qui étaient en difficulté… lisant et s’instruisant
à l’Abbaye -aux-Dames !
9
Nourrie
des œuvres des grecs et des romains… dont elle aima se faire référence… elle trouve auprès
d’eux l’amour de la liberté qui les inspire… rejetant tous les romans qui auraient
pu la distraire de sa voie, la voie qu’elle cherchait et qu’elle pressentait, pour laquelle elle se sentait
prédisposée sinon appelée !
Mais
selon de son caractère, Charlotte de Corday montrait un certain goût bien normand pour les mystifications !
On raconte qu’au couvent elle avait attaché une sonnette à sa jarretière
et qu’il fallut, pour la retrouver, déshabiller les élèves ! Plaisanterie
et ironie ne lui était pas étranger. Un signe de l’humour du cru même, sauveur
de la détresse et de la désespérance !
10
Entretenant
la grande illusion de l’abstrait et de la paix, et fervente admiratrice de son maître Raynal,
ce brillant philosophe de la révolution, elle voyait ces belles demeures, ces hôtels
surchargés de marbre qui annonçait au peuple que c’était là que demeuraient les
comtesses et les marquis, dans cette cage dorée que le peuple regardait avec respect…
sans se douter qu’elle refermait souvent la bête dont la langue sanguinaire
dévorait, dans un souper, le produit de travail de vingt pères de familles sans
lui en payer le salaire, et que ces femmes dites de qualité y joignaient toute
l’insolence des femmes de leurs espèce à toute la lubricité des courtisanes
du premier rang… et où la finance y tenait l’intermédiaire entre la haute
noblesse et la bourgeoisie avec mépris pour ramasser l’or de ceux qui rampaient
à leur pieds et les encensaient… son idée sur l’injustice et la misère du
peuple mûrit lentement et prend alors son chemin inéluctable,
En
ce temps-là… la foule féroce, et sans pitié, se saisit d’un certain Vicomte
Henry de Belzunce… qu’on lui attribua à tort comme amant… dont un
garde avait brûlé la cervelle et les débris du son corps traînés par la ville…
une mégère, nommée Sosson, lui arrache le cœur, le fait griller
sur des brasiers et le mange !
Le
ferai-je ou ne le ferai je pas ?
11
Cela
l’a fortifié dans ses convictions…
Charlotte
est à Caen…
elle médite devant ses livres préférés ; la Bible, Corneille, Plutarque,
elle s’irrite contre cet homme, Marat, ce monstre, et l’idée de le tuer commence à
s’ancrer dans son âme…
Elle sait
qu’elle obéie à sa vocation, elle veut se dévouer et trouver la paix pour elle et autrui, elle ne songe qu’à l’acquérir
pour la donner, c’est une conception toute cornélienne… jusque-là
sa haine contre Marat était encore abstraite… contre ce tyran… celui qui a
provoqué les massacres de septembre, c’est lui le loup à tuer ! Ce
loup, Jean –Paul Mara, s’accrochant un ( t) à son nom afin qu’il eût l’air plus français… né le 24 mai 1743 à Boudry, près de Neuchâtel
en Suisse, territoire échu au roi de
Prusse… ce nomade venu en France.
Il
représentait par son atavisme ce que l’on appelé depuis du nom de métèque… plus tard, arrivé en
France, il publie des ouvrages raillés par Voltaire… ce qu’il ne lui pardonna
jamais, et lui voua une haine mortelle !
Il
s’essaie comme écrivain et scientifique, s’intéressa à la philosophie, et traça de
lui-même un portrait… ayant une âme sensible, une imagination de feu, une
nature bouillante, un esprit droit et un
cœur à embrasser toutes les passions, il était franc et tenace… mais empli et
dominé par l’orgueil et vaniteux, un ambitieux sans mesure. Montesquieu
lui tenait comme livre de chevet… et Rousseau l’influença aussi… Vierge
encore à vingt et un ans... il travaillait nuit et jour et se livrait à
la méditation sans relâche ; mais alors, on sait que de telles puretés
là font les âmes impitoyables !
Elles
s’accompagnent de ce sentiment de justice intégrale dépouillée de toute
indulgence humaine !
Il était
féroce avec une certaine lâcheté et sans pitié ! Pour lui la république n’existera que le jour où
le roi sera guillotiné !
Ce
roi Louis XVI que Charlotte jugea trop mou pour gouverner, ce roi par manque
d’autorité faisait souffrir son peuple…
Charlotte
de Corday désignait Marat comme étant l’auteur responsable de tous les maux qui
désolaient la France, celui qui n’a pas de pitié au cœur ! Elle le qualifié
de sanguinaire, elle voulait débarrasser la France de sa monstrueuse présence afin
que la paix revenait.
12
Le
sang de Corneille coule dans les veines de Charlotte… elle subit et conserve
l’empreinte des écrivains qu’elle aime, comme elle croit à le tendresse de
Rousseau et écoute la voix de Raynal ; cette fille chaste qui refusait de se
marier parce qu’aucun amour ne lui parait digne du don complet qui
pourrait la décider à s’y soumettre… aucun
homme n’était fait pour être son maître… au bonheur médiocre
elle préfère l’indépendance. Elle est une normande qui respiré l’encens de sa terre natale, elle est
au service du prochain et se livre au supplice qui l’attend, comme une martyre,
mieux, elle gardera sa fierté jusqu’au pied de l’échafaud !
Charlotte
part de Caen avec
la diligence pour Paris, ignorant encore où trouver sa victime… dans sa
malle elle emporte une robe brune rayée, une jupe, en soie rose, un autre en
coton blanc et deux chemises deux bonnets et deux fichus de linon, un fichu de
gaz verte, un autre à bande rouge, et des rubans de différentes couleurs… elle
descend au 19 rue des Vieux Augustins, à l’hôtel la Providence.
Quel présage !
Guidée
par un sentiment qui la dépassait, elle va sacrifier son existence étant tout à fait
consciente de cette réalité brutale qui signifie une victoire de l’âme sur la vie… l’horreur qui
l’amène à perpétuer un crime qui
ressemble non à une vengeance, mais à un acte de justice !
Elle savait
qu’on se mettant à la merci d’une bête féroce elle s’expose à être déchirée par
elle ! Mais jamais elle souffla mot de son intention… sauf une petite note, retrouvée plus tard, où
l’on pouvait lire : « Le ferai-je ? Ne le ferai-je
pas ? »
Avait-elle
médité dans le silence de la nuit et ramené son âme de l’agitation à
l’obéissance ?
Il
est trop tard pour elle de reculer ! Sa conscience est en paix, elle a tout pesé, tué
le remords et tout envisagé… toutes les conséquences.
Sa
veillée d’armes est terminée, elle tiendra le poignard sans trembler…
« Il
suffit d’une main de femme ! »
Elle
abattra le tyran de la France, Marat, cette
bête féroce, ce monstre mythologique !
Elle veut
rendre la paix à son pays !
13
Judith assassine
dans son sommeil Holopherne pour sauver son peuple du tyran… Tableau de Caravage. La décapitation d'Holopherne par Judith
Ne ressemble-t-elle pas
à Judith, fille de Merari, qui par sa beauté de son visage a renversé et frappé le…
tyran ?
Alors Charlotte,
belle femme, conçoit son projet de jouer de sa séduction, de griser les
sens de Marat pour l’approcher ! C’est ce qu’elle fit... pour arriver à sa
fin, connaissant l’attrait qu’exerçaient
sur lui les femmes… Et l’attrait de Charlotte venait de son charme et de sa
voix, une voix harmonieuse au timbre
grave et caressant… elle en usera pour
abattre le tyran !
Elle
apprit que Marat était malade, ce qui changea ses projets, car elle voulait le frapper
aux Champs de Mars, pendant la fête de la liberté, pour donner plus de poids à
son acte, maintenant, il fallait le
chercher chez lui… Apparemment l’état de santé de Marat l’obligeait de rester
chez lui, confiné dans sa baignoire, rongé par la lèpre…
14
Charlotte
doit changer son dessin pour frapper Marat, elle est forcée d’accomplir son
geste sans témoin, sa décision de le tuer n’est pourtant pas modifiée… elle
ne se laissa pas apitoyer !
15
Ne pouvant
alors frapper Marat en public, elle rédige son testament politique
adressé aux français qu’elle cachera, plié à l’intérieur de son
corsage, avec son acte de baptême !
16
Le
13 juillet ….
Par une belle
matinée d’été sur Paris, Charlotte quitte l’hôtel
Elle
sait que ce jour qui s’ouvre sous un ciel lumineux s’achèvera pour elle sur
l’ombre du sépulcre…
17
Elle
parcourt le Jardin du Palais Royal… s’arrêtent devant les boutiques… à l’arcade 177, chez un coutelier où elle achète pour quelques
sous un couteau; le plus simple, car
Marat ne mérite même pas d’une lame prestigieuse, selon elle un simple
couteau de cuisine, car Charlotte ne fait pas à Marat l’honneur d’un
poignard ; le plus vulgaire sera pour lui !
Il
est encore trop tôt dans la matinée pour se présenter chez Marat…
18
Elle
s’arrête devant la fontaine, regarde les
magnifiques prunus fleuris… elle pose pour une photo avec des jeunes
filles faisant un casting de mode, et finie par s’asseoir sur un banc… se
reposer.
19
Une belle et
terrible journée s’annonce ; elle pense à sa Normandie, où le jour est limpide quand les brumes sont
dissipées… la verdure de la campagne apparaît alors comme à travers un voile
humide et léger… où les chiens jappent au ciel et mordent les nuages… où les bestiaux mugissent aux prés… et les poules
gloussent en concert… et les coqs jouent
à la trompette… et les pommiers sont en fleurs !
20
Lorsque son fidèle
chien lui apporte le journal… elle apprend que, Leonard Bourdon, un autre
sanguinaire et fidèle lieutenant de Marat, fait monter neufs innocents sur
l’échafaud, déclarant ; « Qu’une petite saignée ne peut être
guérie que par une grande ! » Le récit de ce massacre renforce
Charlotte dans sa conviction à délivrer la France de ses tyrans !
A la Place
des Victoires elle prend une voiture qui doit la conduire chez Marat…
Elle est Polyeucte… pour renverser les idoles… elle
s’en inspire… de ce martyre… Charlotte fait alors partie des dernières
tragédies classiques de Corneille…
Le
jour fatal arrive…
21
Elle
s’est recueillie au Palais Royal, elle est calme… Charlotte arrive devant le repaire du
monstre, au 20 rue des Cordeliers, une demeure bourgeoise, désignée l’Hôtel
de Cahors.
Plusieurs
fois elle est éconduite par la concierge et la femme de
Marat… Charlotte reste impassible par un
suprême effort d’énergie, pour accomplir son geste… rien dans son attitude ne
laisse trahir son secret, elle a su se taire, elle se taira jusqu’au bout…
cette attitude lui confère une grandeur qui glorifie son geste… son
acte est une tragédie de Corneille, non écrit par lui… mais vécu par
son sang et dans sa race.
Elle
s’en va et revient une deuxième fois… monte au premier étage… frappe à la porte, annonce
qu’elle voudrait parler à Marat… mais on refuse toujours de la recevoir… elle
retourne à son hôtel de La Providence… alors… Charlotte, pour approcher Marat, use
d’un subterfuge, elle lui écrit une lettre, le priant de la
recevoir !
Le
mensonge lui est odieux, pourtant son maître Raynal lui a appris qu’on ne
doit pas la vérité à ses tyrans !
Et Marat
c’est le tyran à abattre, elle n’admettait pas qu’il régnât sur son pays, elle
veut rendre la paix à sa patrie !
Il
faut à tout prix parvenir jusqu’à la bête et lui enfoncer cette lame à la place
où les autres hommes ont un cœur !
22
Judith
usa de sa beauté… de Caravage
Charlotte
emploie le même artifice… « Il suffit la main d’une femme ! » Elle est calme et décidée… Marat est réputé
pour apprécier les jolies femmes, et Charlotte s’est rendue attrayante,
elle s’est parée pour séduire la brute, elle s’est habillée,
s’est poudrée comme Judith qui s’est lavé le corps, répandît sur elle un parfum précieux et
frisa ses cheveux…
Charlotte
de même, était vêtue d’un déshabillé moucheté, et coiffée d’un haut de forme,
orné d’une cocarde noire et de trois cordons verts. Un éventail à la main, un œil de poudre, sur son élégant décolleté elle jeta un fichu
rose… ainsi elle était prête à affronter Marat !
23
Elle
envoie son billet, qui restera sans réponse… et retourne
chez lui à sept heures du soir…
elle montera directement au premier étage sans être inquiétée… sa main gantée
tire la sonnette à la porte… c’est
Judith qui se présente chez Holopherne pour lui découvrir les secrets
des hébreux… et voici la tête d’Holopherne frappé par la main d’une
femme !
La
porte s’ouvre… elle s’annonce, demande si Marat a reçu sa lettre… elle veut le voir…
plusieurs personnes sont là aussi… et on veut la refouler encore, elle insiste…
lorsque apparaît Simone Evrard, la concubine de Marat… elle est
jeune et veille comme un chien de garde sur Marat. Les deux femmes
discutent encore... quand Marat entend leurs voix et demande de l’introduire
chez lui…
24
La
minute fatale se présente…
Charlotte
entra donc dans le cabinet de bain de Marat… elle regarde autour d’elle ; une
vieille carte de France est accrochée au mur, en dessous, une paire de pistolets et une pancarte, signée MORT… elle voit Marat la
première fois…
il
est dans son bain… une planche lui sert de bureau… lui-même semble hideux, une serviette
nouée autour de son front… le reste est épouvantable… elle pense au « Roi
des Huns »… il a la bouche gonflée d’un prophète, des yeux gris jaunes, perçants…
le corps petit, trapu… une barbe noire négligée… il est, selon ses voisins, intentionnellement sordide et puant… souffrant de migraines,
est violent jusqu’à l’insanité, cynique et provocant !
Marat
ne lui inspire aucune pitié, tel qu’elle le voit là, même fragile et sans défense dans son bain…
Judith, à l’instant de trancher la tête d’Holopherne ;
avait prié…
24
Charlotte
avance,
s’assoit sur un tabouret, regarde Marat… sa concubine apparaît encore une fois et se
retire… ils sont seuls face à face…
Marat
le torse nu…
regarde cette belle femme… s’interroge sur
sa venue… lui demande des précisions sur ce qu’elle a à lui dire… elle les fournit…
Marat prend des notes, demande des noms et déclare ; « Je
les ferai tous guillotiner ! » Ces quelques mots décide de son sort…
25
Charlotte
lui plonge le couteau dans le sein droit
jusqu’au manche, le retire et le laisse tomber. Marat pousse un cri… il
a encore les yeux ouverts, il remue la
langue sans pourvoir articuler un son… C’est fini !
26
Le
monstre a expiré !
Judith
tient la tête d’Holopherne ! Charlotte a réussi d’abattre la bête, le
tyran !
27
Le
procès ;
Par
la suite, Charlotte fut maîtrisée… elle resta calme
et impassible… et sembla délivrée… sa conscience en paix !
Alors
commencèrent l’interrogatoire et le procès…
28
Charlotte
n’a aucun remords ni pitié à l’égard de Marat, elle reste impassible devant ceux qui l’ont maîtrisé…
On
l’interroge, elle répond sans état d’âme, sûre d’avoir accompli la mission
qu’elle s’était donnée.
Mais
elle comprend que ceux qui ne partagent pas sa foi et qui ne peuvent la comprendre…
Le
commissaire Jacques Philippe Guelland l’interroge, d’autres les rejoignent, dont le chirurgien Dr. Pelletan qui constate la mort de
Marat, et Chabot, un moine défroqué,
proche de Marat, qui observe Charlotte d’un œil
lubrique frappé par sa beauté… tout en l’accablant et l’insultant !
29
Pour l’embarrasser,
il ose lui dire : « Comment avez-vous
pu frapper Marat droit au cœur ? » Charlotte, la descendante de Corneille ne se laissait pas démonter par
un Chabot et riposta ; « L’indignation qui soulevait le
mien, m’indiquait la route ! »
Chabot n’a rien du comprendre…
30
L’incarcération ;
Dans un
premier temps on la conduit à l’Abbaye… La nouvelle de l’assassinat de Marat se
propage vite à Paris… vociférations, inquiétude et tristesse se mêlent aux
cris de la foule… Robespierre tremble pour sa vie… nous sommes le 14 juillet … le
Tribunal révolutionnaire veut venger Marat et exige un exemple sévère
et prompte… la glaive doit frapper Charlotte sans aucun retard !
Pourtant
l’instruction du procès et le jugement… sont retardés jusqu’au 17 juillet par les
obsèques de Marat !
Et Marat
obtiendra les honneurs du Panthéon
(pour l’instant), malgré quelques oppositions !
31
Le
procès commence.
La
populace exalte… en cri vengeance retentit ; « A mort
les aristocrates ! »… et suivent les complaintes. L’éloge à Marat.
On exige
un châtiment exemplaire, la guillotine
ne leur semble pas assez cruelle… Robespierre, Danton et Camille
Desmoulins se concertent pour exploiter l’évènement… une fièvre de
dénonciation s’installe… c’est dans cette atmosphère de suspicion que
s’instruira et se déroulera le procès de
Charlotte de Corday !
32
On
la couvre de boue, elle reste la tête haute, digne, impassible ! Le peintre David peint son chef- d’œuvre, le sculpteur
Bonvallet fait le moulage du visage de Marat… qui commence à se décomposer sérieusement…
Louis
Deschamps, chirurgien en chef
de l’hôpital de la Charité, pratiqua l’autopsie de Marat… il constate la
blessure profonde qui a entraîné la mort…. On embaume Marat dans
un nuage d’aromates… son cœur a été
prélevé, embaumé aussi et placé
dans une boite en plomb soudée… le corps de Marat de même dans un cercueil de
plomb… mardi le 16, les pompes funèbres à
l’église des Cordeliers… les Tricoteuses exhalèrent leur douleur, voulant
égorger Charlotte dans sa
prison…
L’enterrement
de Marat ;
Il
parait que l’enterrement de Marat fut fort macabre, car on
n’avait pu fermer ni les yeux, ni la mâchoire du mort… et puis on lui avait coupé
la langue qui pendait par la bouche !
33
La
veuve noire :
Charlotte
ayant été condamné à la peine capitale, elle devait expirer sous la guillotine…
Le geste
qu’a eu Charlotte de tuer Marat semblait avoir provoqué le contraire… le culte de Marat s’accrut ;
le buste de Marat remplaça la statue de
la vierge dans la rue aux Ours !
Robespierre
alla prendre sa succession…
Pourtant,
bien plus tard… le 20 pluviôse, an III, un
journaliste découvre dans les livres de Marat que celui -ci avait exalté le gouvernement monarchique pour
la France.. Aussitôt son effigie fut brûlée et ses cendres furent jetées dans
l’égout de la rue Montmartre, son corps retiré du Panthéon et inhumé
dans un petit cimetière, proche de l’église Saint-Etienne-du-Mont. La
gloire fut retirée définitivement à Marat ! L’histoire lui
connais encore quelques ossements… c’est
tout !
34
Charlotte
attend son exécution dans sa cellule dans la prison du monastère de Saint-Germain-des-Près… qui
fut celle de Madame Roland et Madame Brissot…
Le
couvent de l’abbaye aux Dames, Prison de l’abbaye…
Charlotte à l’ombre
de l’échafaud qui se profile déjà sur elle… Fouquier-Tinville
la réclame… elle fut jugée par le tribunal révolutionnaire… la machine de la
justice se met en branle, le chemin de
croix n’est pas fini… Charlotte demande qu’un peintre fasse son
portrait… d’abord refusé, ensuite accepté !
35
Le
16, elle fut transférée à la Conciergerie… l’instruction commence… les témoins sont
convoqués… de leurs témoignages il résulte nettement que
Charlotte de Corday a assassiné
Marat, ce qu’elle ne niera pas ! Le crime et sa préméditation sont
établis. Charlotte confirme tout ! Seule elle l’a conçu, seule,
elle l’a exécuté ! Elle n’a plus d’illusion sur son sort… sa condamnation c’est pour le lendemain à
huit heures !
36
Elle marchera sur l’échafaud
avec une expression toute empreint de calme, de décence et de gravité, la tête
haute !
37
Et la Maison de
Charlotte Corday au 138 de la rue Saint-Jean à Caen… vend toujours des pralines
Corday ! Pour donner un autre goût
à l’histoire ?
38
Fin
Œil von Lynx- Caen 18 aout 2013