mercredi 21 août 2013

Charlotte de CORDAY… une sonnette à la jarretière ! | Jürgen EHRE

Charlotte de CORDAY… une sonnette à la jarretière ! | Jürgen EHRE



 Charlotte de CORDAY une sonnette à la jarretière !

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Ein Glöckchen am Strumpfband…

Dies ist die dramatische Geschichte, und das tragische Ende, der Charlotte von Corday, welche am 17 Juli 1793… für den Mord an  Jean Paul MARAT, den Blutrünstigen der Revolution…  mit der Guillotine  hingerichtet wurde!

Eine hübsche intelligente junge Aristokratin, welche mehr Mut bewiesen hat als viele Männer in dieser Zeit; Sie ist unserer Achtung  würdig! Sie war  die arrière-petite-fille de Pierre Corneille!

Als sie von Caen mit der Pferdekutsche nach Paris kam, hatte sie Marat niemals vorher gesehen, aber ihre Absicht, ihn zu töten, war ihr fester Entschluss…

Bevor sie in sein Haus eindringen konnte, besuchte sie den Park vom Palais Royal, wo sie sich ein wenig ausruhte und ihr Vorhaben überdachte… einige Bilder zeugen davon…


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Charlotte hat ihre mörderische Geste nie bereut, sie war überzeugt, Frankreich von einem blutrünstigem Tyrann befreit zu haben und hoffte auf Frieden… jedoch es schien als ob sich ihre Hoffnung nicht erfüllen  wollte, Marat wurde mit Ehren in das Panthéon getragen… jedoch viel später fand ein Journalist in den von Marat geschriebenen Büchern, dass er doch für eine Monarchie gewesen wäre! Prompt wurde alles was an ihn erinnerte zerstört, sein Sarg aufgebrochen, und er in einem kleinen Friedhof beigesetzt… das war das Ende von Marats Glorreicher Zeit…
Charlotte de Corday, wurde für Mord verurteilt und mit der Guillotine hingerichtet… heute sieht man diese Begebnisse anders… wie so oft in der Geschichte! Heute ist sie eine Heldin, welche Frankreich von  einem Tyrann befreite…. Robespierre nahm die Nachfolge an… der König Louis XVI und Marie-Antoinette, ebenfalls hingerichtet, wurden heute wieder « ausgegraben »… man kann sie in der  Kathedrale von Saint Dénis besuchen…  so ist die Geschichte!

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Charlotte de Corday, une femme digne de notre admiration,

dont aujourd’hui est le 215e anniversaire, fut décapitée le 17 juillet 1793 à Paris pour avoir assassiné Jean-Paul Marat… qu’elle considérait comme un tyran sanguinaire méritant la mort !

Ne l’oubliez pas !
Le 17 juillet 1793
Charlotte Corday a eu un courage que les hommes de son époque n'ont pas eu ! Marat était un personnage parfaitement abject qui chaque jour se livrait à la délation, envoyant des innocents à l’échafaud… un véritable criminel qu’elle avait décidé d’abattre. Acte hautement réfléchi et dont elle ne regretta jamais le geste, suivant sa conviction intime, seule loi, selon elle, qu’elle devait toujours suivre, forgée avec les années et dont la force et la maturité a formé son caractère très tôt… Cette jeune fille d’à de peine 15 ans avait déjà des convictions inébranlables qu’elle mit à exécution plus tard sans hésiter !

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On la dit belle et gracieuse, attentive, d’humeur volontiers grave, puis, subitement, prise d’une gaîté folle… et de détermination… ce qui pré augurait déjà en elle cette capacité et tendance du passage, après longue réflexion, de la décision intérieure à l’action.
L’enseignement reçu par son oncle, l’abbé Charles-Amédée de Corday, jusqu’alors son unique maître pour son instruction, lui  inspira, par son exemple, le désir d’acquérir la fermeté du caractère et de pratiquer la charité… jouât aussi son rôle dans l’éclosion de sa conscience de son appartenance à la race de ses ancêtres !

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Sans doute l’abbé de Corday lui avait beaucoup appris, mais ce qu’elle a retenu, c’est l’histoire des personnages antiques allant aux extrêmes de leurs affinités, de leurs conceptions, et toujours guidés par l’instinct en quelque sorte par-delà le devoir, elle les a vus sublimes, parce qu’ils le sont et parce que commentés par son grand aïeul !
Elle aura, dès son adolescence, un caractère entier et altier, inébranlable dans sa volonté, indépendant, soutenant ses opinions avec une supériorité de diction qui étonnait… tenant même tête aux capucins pour des questions religieuses…  et une fois sa décision prise, elle avait la certitude de ne jamais se tromper, prête à se sacrifier pour une cause jugée digne de sa résolution.
En outre elle avait cette énergie pour supporter des souffrances physiques, et cette force pour les dissimuler par le silence qu’elle avait certainement hérité de ses aînés avec cette volonté obstinée, et ses facultés audacieuses, qui la poussaient à chercher dans la vie un dérivatif !

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Pierre Corneille
Cette arrière-petite-fille de Corneille au caractère bien trempé de la race des normands, où les femmes se distinguaient par leurs natures viriles, obéissant à leurs convictions comme à des lois suprêmes, impérieusement et dont elles ne peuvent dévier, se sentait déjà oppressée par cette vocation qui la vouât à délivrer la France de l’un de ses tyrans… sa victime était choisie !
Charlotte fut d’une fermeté inébranlable et avait une foi absolue !

Née le 27 juillet 1768  à Saint Saturnin, elle passa tous les enseignements, depuis  son éducation  religieuse,  jusqu’à son achèvement.

Jeune femme, que l’on disait très belle, de voix douce et intelligente, pleine d’humour, mais capable de tenir tête avec un langage et bagage intellectuelle qui étonné son entourage déjà !

Tantôt moqueuse, tantôt gaie ou sévère, pourtant rien ne lui échappa des graves problèmes politiques dont souffrait le peuple.

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L’abbé Raynal
Consciente d’avoir une prédisposition de martyr par atavisme… elle entendait défendre ses convictions, et le fit jusqu’à l’abnégation totale, sûre de se sacrifier pour un monde plus humaine, plus juste, tel que son maître spirituel Guillaume-Thomas François Raynal   le lui appris et marqué par son amour de liberté lui-même.
Charlotte, selon sa phrase célèbre « Je suis républicaine avant la révolution ! »… mesurait déjà l’immense tâche à accomplir, aidant les pauvres, secourut  ceux qui étaient en difficulté… lisant et s’instruisant à l’Abbaye -aux-Dames !
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Nourrie des œuvres des grecs et des romains… dont elle aima se faire référence… elle trouve auprès d’eux l’amour de la liberté qui les inspire… rejetant tous les romans qui auraient pu la distraire de sa voie, la voie qu’elle cherchait et qu’elle pressentait,  pour laquelle elle se sentait prédisposée sinon appelée !
Mais selon de son caractère, Charlotte de Corday montrait  un certain goût bien normand pour les mystifications ! On raconte qu’au couvent elle avait attaché une sonnette à sa jarretière et qu’il fallut, pour la retrouver, déshabiller les élèves ! Plaisanterie et ironie ne lui était pas étranger. Un signe de l’humour du cru même, sauveur de la détresse et de la désespérance !

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Entretenant la grande illusion de l’abstrait et de la paix, et fervente admiratrice de son maître Raynal, ce brillant philosophe de la révolution, elle voyait ces belles demeures, ces hôtels surchargés de marbre qui annonçait au peuple que c’était là que demeuraient les comtesses et les marquis, dans cette cage dorée que le peuple regardait avec respect… sans se douter qu’elle refermait souvent la bête dont la langue sanguinaire dévorait, dans un souper, le produit de travail de vingt pères de familles sans lui en payer le salaire, et que ces femmes dites de qualité y joignaient toute l’insolence des femmes de leurs espèce à toute la lubricité des courtisanes du premier rang… et où la finance y tenait l’intermédiaire entre la haute noblesse et la bourgeoisie avec mépris pour ramasser l’or de ceux qui rampaient à leur pieds et les encensaient… son idée sur l’injustice et la misère du peuple mûrit lentement et prend alors son chemin inéluctable,

En ce temps-là… la foule féroce, et sans pitié, se saisit d’un certain  Vicomte  Henry de Belzunce… qu’on lui attribua à tort comme amant… dont un garde avait brûlé la cervelle et les débris du son corps traînés par la ville… une mégère, nommée Sosson, lui arrache le cœur, le fait griller sur des brasiers et le mange !
Le ferai-je ou  ne le ferai je pas ?
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Cela l’a fortifié dans ses convictions… 

Charlotte est à Caen… elle médite devant ses livres préférés ; la Bible, Corneille, Plutarque, elle s’irrite contre cet homme, Marat, ce monstre, et l’idée de le tuer commence à s’ancrer dans son âme

Elle sait qu’elle obéie à sa vocation, elle veut se dévouer et trouver la paix  pour elle et autrui, elle ne songe qu’à l’acquérir pour la donner, c’est une conception toute cornélienne… jusque-là sa haine contre Marat était encore abstraite… contre ce tyran… celui qui a provoqué les massacres de septembre, c’est lui le loup à tuer ! Ce loup,  Jean –Paul Mara,  s’accrochant un ( t) à son nom  afin qu’il eût l’air plus français…  né le 24 mai 1743 à Boudry, près de Neuchâtel en Suisse, territoire échu  au roi de Prusse… ce nomade venu en France.
Il représentait par son atavisme ce que l’on appelé  depuis du nom de métèque… plus tard, arrivé en France, il publie des ouvrages raillés par Voltaire… ce qu’il ne lui pardonna jamais, et lui voua une haine mortelle !
Il s’essaie comme écrivain et scientifique, s’intéressa à la philosophie, et traça de lui-même un portrait… ayant une âme sensible, une imagination de feu, une nature bouillante,  un esprit droit et un cœur à embrasser toutes les passions, il était franc et tenace… mais empli et dominé par l’orgueil et vaniteux, un ambitieux sans mesure. Montesquieu lui tenait comme livre de chevet… et Rousseau l’influença aussi… Vierge encore à vingt et un ans... il travaillait nuit et jour et se livrait à la méditation sans relâche ; mais alors, on sait que de telles puretés là font les âmes impitoyables !
Elles s’accompagnent de ce sentiment de justice intégrale dépouillée de toute indulgence humaine ! 

Il était féroce avec une certaine lâcheté et sans pitié ! Pour lui  la république n’existera que le jour où le roi sera guillotiné !

Ce roi Louis XVI  que  Charlotte jugea  trop mou pour gouverner, ce roi par manque d’autorité  faisait souffrir son peuple…

Charlotte de Corday désignait Marat comme étant l’auteur responsable de tous les maux qui désolaient la France, celui qui n’a pas de pitié au cœur ! Elle le qualifié de sanguinaire, elle voulait débarrasser la France de sa monstrueuse présence afin que la paix revenait.

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Le sang de Corneille coule dans les veines de Charlotte… elle subit et conserve l’empreinte des écrivains qu’elle aime, comme elle croit à le tendresse de Rousseau et écoute la voix de Raynal ; cette fille chaste qui refusait de se marier parce qu’aucun amour ne lui parait digne du don complet qui pourrait la décider à s’y soumettre… aucun  homme n’était fait pour être son maître… au bonheur médiocre elle préfère l’indépendance. Elle est une normande qui  respiré l’encens de sa terre natale, elle est au service du prochain et se livre au supplice qui l’attend, comme une martyre, mieux, elle gardera sa fierté jusqu’au pied de l’échafaud !
Charlotte part de Caen avec la diligence pour Paris, ignorant encore où trouver sa victime… dans sa malle elle emporte une robe brune rayée, une jupe, en soie rose, un autre en coton blanc et deux chemises deux bonnets et deux fichus de linon, un fichu de gaz verte, un autre à bande rouge, et des rubans de différentes couleurs… elle descend au 19 rue des Vieux Augustins, à l’hôtel la Providence. Quel présage !
Guidée par un sentiment qui la dépassait, elle va sacrifier son existence étant tout à fait consciente de cette réalité brutale qui signifie  une victoire de l’âme sur la vie… l’horreur qui l’amène à perpétuer  un crime qui ressemble non à une vengeance, mais à un acte de justice !
Elle savait qu’on se mettant à la merci d’une bête féroce elle s’expose à être déchirée par elle ! Mais jamais elle souffla mot de son intention…  sauf une petite note, retrouvée plus tard, où l’on pouvait lire : « Le ferai-je ? Ne le ferai-je pas ? »
Avait-elle médité dans le silence de la nuit et ramené son âme de l’agitation à l’obéissance ?
Il est trop tard pour elle de reculer ! Sa conscience est en paix, elle a tout pesé, tué le remords et tout envisagé… toutes les conséquences.

Sa veillée d’armes est terminée, elle tiendra le poignard sans trembler…

« Il suffit d’une main de femme ! »
Elle abattra  le tyran de la France, Marat, cette bête féroce, ce monstre mythologique !

Elle veut rendre la paix à son pays !

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Judith assassine dans son sommeil Holopherne pour sauver son peuple du tyran… Tableau de Caravage. La décapitation d'Holopherne par Judith

Ne ressemble-t-elle pas  à Judith, fille de Merari, qui par sa beauté de son visage a renversé et frappé le… tyran ?

Alors Charlotte, belle femme, conçoit son projet de jouer de sa séduction, de griser les sens de Marat pour l’approcher ! C’est ce qu’elle fit... pour arriver à sa fin,  connaissant l’attrait qu’exerçaient sur lui les femmes… Et l’attrait de Charlotte venait de son charme et de sa voix,  une voix harmonieuse au timbre grave et caressant… elle  en usera pour abattre le tyran !
Elle apprit que Marat était malade, ce qui changea ses projets, car elle voulait le frapper aux Champs de Mars, pendant la fête de la liberté, pour donner plus de poids à son acte,  maintenant, il fallait le chercher chez lui… Apparemment l’état de santé de Marat l’obligeait de rester chez lui, confiné dans sa baignoire, rongé par la lèpre…

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Charlotte doit changer son dessin pour frapper Marat, elle est forcée d’accomplir son geste sans témoin, sa décision de le tuer n’est pourtant pas modifiée… elle ne se laissa pas apitoyer !

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Ne pouvant alors frapper Marat en public, elle rédige son testament politique adressé aux français  qu’elle cachera, plié à l’intérieur de son corsage, avec son acte de baptême !

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Le 13 juillet ….

Par une belle matinée d’été sur Paris, Charlotte quitte l’hôtel

Elle sait que ce jour qui s’ouvre sous un ciel lumineux s’achèvera pour elle sur l’ombre du sépulcre…

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Elle parcourt le Jardin du Palais Royal… s’arrêtent devant les boutiques… à l’arcade 177,  chez un coutelier où elle achète pour quelques sous  un couteau; le plus simple, car Marat ne mérite même pas d’une lame prestigieuse, selon elle un simple couteau de cuisine, car Charlotte ne fait pas à Marat l’honneur d’un poignard ; le plus vulgaire sera pour lui !

Il est encore trop tôt dans la matinée pour se présenter chez Marat…


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Elle s’arrête devant la fontaine, regarde  les magnifiques prunus    fleuris…  elle pose pour une photo avec des jeunes filles faisant un casting de mode, et finie par s’asseoir sur un banc… se reposer.

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Une belle et terrible journée s’annonce ; elle pense à sa Normandie,  où le jour est limpide quand les brumes sont dissipées… la verdure de la campagne apparaît alors comme à travers un voile humide et léger… où les chiens jappent au ciel et mordent les nuages… où  les bestiaux mugissent aux prés… et les poules gloussent en concert… et les coqs  jouent à la trompette… et les pommiers sont en fleurs !


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Lorsque son fidèle chien lui apporte le journal… elle apprend que,  Leonard Bourdon, un autre sanguinaire et fidèle lieutenant de Marat, fait monter neufs innocents sur l’échafaud, déclarant ; «  Qu’une petite saignée ne peut être guérie que par une grande ! » Le récit de ce massacre renforce Charlotte dans sa conviction à délivrer la France de ses tyrans !
A la Place des Victoires elle prend une voiture qui doit la conduire chez Marat…
Elle est Polyeucte… pour renverser les idoles… elle s’en inspire… de ce martyre… Charlotte fait alors partie des dernières tragédies classiques de Corneille…
Le jour fatal arrive
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Elle s’est recueillie au Palais Royal, elle est calme… Charlotte arrive devant le repaire du monstre, au 20 rue des Cordeliers, une demeure bourgeoise, désignée l’Hôtel de Cahors.


Plusieurs fois elle est éconduite par la concierge et la femme  de Marat…  Charlotte reste impassible par un suprême effort d’énergie, pour accomplir son geste… rien dans son attitude ne laisse trahir son secret, elle a su se taire, elle se taira jusqu’au bout… cette attitude lui confère une grandeur qui glorifie son geste… son acte est une tragédie de Corneille, non écrit par lui… mais vécu par son sang et dans sa race. 
Elle s’en va et revient une deuxième fois… monte au premier étage… frappe à la porte, annonce qu’elle voudrait parler à Marat… mais on refuse toujours de la recevoir… elle retourne  à son hôtel de La Providence…  alors… Charlotte, pour approcher Marat, use d’un subterfuge, elle lui écrit une lettre, le priant de la recevoir !

Le mensonge lui est odieux, pourtant son maître Raynal lui a appris qu’on ne doit pas la vérité à ses tyrans !
Et Marat c’est le tyran à abattre, elle n’admettait pas qu’il régnât sur son pays, elle veut rendre la paix à sa patrie !

Il faut à tout prix parvenir jusqu’à la bête et lui enfoncer cette lame à la place où les autres hommes ont un cœur !

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Judith usa de sa beauté… de Caravage
Charlotte emploie le même artifice… « Il suffit la main d’une femme ! »  Elle est calme et décidée… Marat est réputé pour apprécier les jolies femmes, et Charlotte s’est rendue attrayante, elle s’est parée pour séduire la brute, elle s’est habillée, s’est poudrée comme Judith qui s’est lavé le corps, répandît sur elle un parfum précieux et frisa ses cheveux…
Charlotte de même, était vêtue d’un déshabillé moucheté, et coiffée d’un haut de forme, orné d’une cocarde noire et de trois cordons verts. Un éventail  à la  main,  un œil de poudre,  sur son élégant décolleté elle jeta un fichu rose… ainsi elle était prête à affronter Marat !

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Elle envoie son billet, qui restera sans réponse… et retourne  chez lui  à sept heures du soir… elle montera directement au premier étage sans être inquiétée… sa main gantée tire la sonnette  à la porte… c’est Judith qui se présente chez Holopherne pour lui découvrir les secrets des hébreux… et voici la tête d’Holopherne frappé par la main d’une femme !

La porte s’ouvre… elle s’annonce, demande si Marat a reçu sa lettre… elle veut le voir… plusieurs personnes sont là aussi… et on veut la refouler encore, elle insiste… lorsque apparaît Simone Evrard, la concubine de Marat… elle est jeune et veille comme un chien de garde sur Marat. Les deux femmes discutent encore... quand Marat entend leurs voix et demande de l’introduire chez lui…

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La minute fatale se présente…

Charlotte entra donc dans le cabinet de bain de Marat… elle regarde autour d’elle ; une vieille carte de France est accrochée au mur, en dessous,  une paire de pistolets et une pancarte,  signée MORT… elle voit Marat la première fois

il est dans son bain… une planche lui sert de bureau… lui-même semble hideux, une serviette nouée autour de son front… le reste est épouvantable… elle pense au « Roi des Huns »… il a la bouche gonflée d’un prophète, des yeux gris jaunes, perçants… le corps petit, trapu… une barbe noire négligée…  il est, selon ses voisins, intentionnellement  sordide et puant… souffrant de migraines, est violent jusqu’à l’insanité, cynique et provocant !

Marat ne lui inspire aucune pitié, tel qu’elle le voit là, même  fragile et sans défense dans son bain…
Judith,  à l’instant de trancher la tête d’Holopherne ; avait prié…

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Charlotte avance, s’assoit sur un tabouret, regarde Marat…  sa concubine apparaît encore une fois et se retire… ils sont seuls face à face…
Marat le torse nu… regarde cette belle femme… s’interroge  sur sa venue… lui demande des précisions sur ce qu’elle a à lui dire… elle les fournit…  Marat prend des notes, demande  des noms et déclare ; « Je les ferai tous guillotiner ! »  Ces quelques mots décide de son sort…

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Charlotte lui plonge le couteau dans le sein  droit jusqu’au  manche, le retire  et le laisse tomber. Marat pousse un cri… il a encore les yeux ouverts,  il remue la langue sans pourvoir articuler un son… C’est fini !
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Le monstre a expiré !

Judith tient la tête d’Holopherne ! Charlotte a réussi d’abattre la bête, le tyran !
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Le procès ;

Par la suite, Charlotte fut maîtrisée… elle  resta calme et impassible… et sembla délivrée… sa conscience en paix !

Alors commencèrent l’interrogatoire et le procès…

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Charlotte n’a aucun remords ni pitié à l’égard de Marat, elle reste impassible devant ceux qui l’ont maîtrisé…

On l’interroge, elle répond sans état d’âme, sûre d’avoir accompli la mission qu’elle s’était donnée.

Mais elle comprend que ceux qui ne partagent pas sa foi et qui ne peuvent la comprendre…

Le commissaire  Jacques Philippe Guelland  l’interroge, d’autres les rejoignent, dont le chirurgien  Dr. Pelletan qui constate la mort de Marat, et Chabot, un moine  défroqué, proche de Marat, qui observe  Charlotte d’un œil lubrique frappé par sa beauté… tout en l’accablant et l’insultant !
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Pour l’embarrasser, il  ose lui dire : « Comment  avez-vous  pu frapper Marat droit au cœur ? »  Charlotte, la descendante  de Corneille ne se laissait pas démonter par un Chabot et riposta ; « L’indignation qui soulevait le mien,   m’indiquait la route ! » Chabot  n’a rien du comprendre…
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L’incarcération ;
Dans un premier temps on la conduit à l’Abbaye… La nouvelle de l’assassinat de Marat se propage vite à Paris… vociférations, inquiétude et tristesse se mêlent aux cris de la foule… Robespierre tremble pour sa vie…  nous sommes le 14 juillet … le Tribunal révolutionnaire veut venger Marat et exige un exemple sévère et prompte… la glaive doit frapper Charlotte sans aucun retard !

Pourtant l’instruction du procès et le jugement… sont retardés jusqu’au 17 juillet par les obsèques de Marat !
Et Marat obtiendra les honneurs du Panthéon  (pour l’instant), malgré quelques oppositions !

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Le procès commence.
La populace exalte…  en cri vengeance retentit ; « A mort les aristocrates ! »… et suivent les complaintes. L’éloge à Marat.

On exige un châtiment exemplaire, la guillotine  ne leur semble pas assez cruelle… Robespierre, Danton et Camille Desmoulins se concertent pour exploiter l’évènement… une fièvre de dénonciation s’installe… c’est dans cette atmosphère de suspicion que s’instruira et se déroulera le procès de  Charlotte de Corday !
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On la couvre de boue, elle reste la tête haute, digne, impassible ! Le peintre David  peint son chef- d’œuvre, le sculpteur Bonvallet fait le moulage du visage de Marat… qui commence  à se décomposer sérieusement…
Louis Deschamps, chirurgien en chef  de l’hôpital de la Charité, pratiqua l’autopsie de Marat… il constate la blessure profonde qui a entraîné la mort…. On embaume Marat dans un  nuage d’aromates… son cœur a été prélevé, embaumé  aussi et placé dans une boite en plomb soudée… le corps de Marat de même dans un cercueil de plomb… mardi le 16, les  pompes funèbres à l’église des Cordeliers… les Tricoteuses exhalèrent leur douleur, voulant égorger Charlotte  dans sa prison…

L’enterrement de Marat ;

Il parait que l’enterrement de Marat fut fort macabre, car on n’avait pu fermer ni les yeux, ni la mâchoire du mort… et puis on lui avait coupé la langue qui pendait par la bouche !

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La veuve noire :
Charlotte ayant été condamné à la peine capitale, elle devait expirer sous la guillotine…

Le geste qu’a eu Charlotte de tuer Marat semblait avoir   provoqué le contraire… le culte de Marat s’accrut ; le buste de Marat remplaça  la statue de la vierge dans la  rue aux Ours !

Robespierre alla prendre sa succession…

Pourtant, bien plus tard… le 20 pluviôse, an III,  un journaliste  découvre dans  les livres de Marat que celui -ci  avait exalté le gouvernement monarchique pour la France.. Aussitôt son effigie fut brûlée et ses cendres furent jetées dans l’égout de la rue Montmartre, son corps retiré du Panthéon et inhumé dans un petit cimetière, proche de l’église Saint-Etienne-du-Mont. La gloire fut retirée définitivement à Marat ! L’histoire lui connais  encore quelques ossements… c’est  tout !

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Charlotte attend son exécution dans sa cellule dans la prison du monastère de Saint-Germain-des-Près… qui fut celle de Madame Roland et Madame Brissot…

Le couvent de l’abbaye aux Dames, Prison de l’abbaye…
Charlotte à l’ombre de l’échafaud  qui se profile déjà sur elle… Fouquier-Tinville la réclame… elle fut jugée par le tribunal révolutionnaire… la machine de la justice se met en branle,  le chemin de croix n’est pas fini… Charlotte demande qu’un peintre fasse son portrait… d’abord refusé, ensuite accepté !

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Le 16, elle fut transférée à la Conciergerie… l’instruction commence… les témoins sont convoqués… de leurs témoignages il résulte nettement  que  Charlotte de Corday a  assassiné Marat, ce qu’elle ne niera pas ! Le crime et sa préméditation sont établis. Charlotte confirme tout ! Seule elle l’a conçu, seule, elle l’a exécuté ! Elle n’a plus d’illusion  sur son sort… sa condamnation c’est pour le lendemain à huit heures !

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Elle marchera sur l’échafaud avec une expression toute empreint de calme, de décence et de gravité, la tête haute !

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Et la Maison de Charlotte Corday au 138  de la rue Saint-Jean  à Caen… vend toujours des pralines Corday ! Pour donner  un autre goût à l’histoire ? 

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Fin


Œil von Lynx- Caen 18 aout 2013