Les Cappuccini -Palermo-Die Kapuzinergruft Volet Nr. 4
Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta... Volet Nr. 4
Aus der Kapuzinergruft in Palermo
Hallo!
Ihr Lieben.
Lasst euch
Einbalsamieren!
Wollt ihr sein
Immer fort…
Hier im Leben
Oder Dort!
.
Man trocknet euren Körper aus,
Bis ihr dünn wie eine Maus.
Die Chemie macht den Rest,
Wenn ihr trocken und aufrecht
In besten Kleider da nun steht
Und aus Euren Glotzen späht.
.
Auf Besuch kommt die Familie,
Erzählt euch Neues, näht einen Knopf,
Kämmt euch die Haare auf dem Schopf.
Zupft den Strohalm aus der Hose
Putzt die Schuhe… Glanz aus Dose.
Dankbar werdet ihr dann lächeln,
Etwas schräg an der Wand,
Wenn sie schütteln euch zum Abschied
Herzlich noch einmal die Hand.
Dann gehen sie und kommen wieder;
Einmal werden sie auch bleiben
Und mit euch das Schicksal teilen…
Annexe ;
Vous
voulez être conservé après votre trépas ? Alors… laissez votre corps aux
mains d’un embaumeur qui le dépouille de ses viscères et le fait sécher ensuite
pendant quelques mois au cloître sur des briques consentantes. Après cette opération on vous rhabille avec
vos plus beaux vêtements, et on vous conduit aux Cappuccini… épinglée
sur votre poitrine, vous porterez une
étiquette indiquant votre nom, l’adresse et la date de votre décès… Cela
permettra à vos chers de vous reconnaître encore longtemps après que le
temps aura fait son œuvre, et les mites, repues de vos vêtements se sont
engraissées. Rien de grave tout cela… Vous garderez votre chapeau et votre
sourire pour l’éternité…
Stupeur
générale…
OH…
que cela a l’air cruel !
Ils sont
debout où couchés.
Les
belles momies desséchées.
Dans une
clarté aveuglante
Dont
l’ombre déjà l’âme hante.
La
tête inclinée aux orbites creuses,
Le
regard tourné vers l’intérieur,
Pour
bien marquer que tout se meurt.
Le crâne rasé bien net, sans un poil,
Où brillent
leurs pensées abyssales…
Le
corps est pris dans ses habits
Qu’il
portait déjà pendant la vie.
Les
femmes, charmantes, ne renoncent jamais
Toujours
coquettes avec des roses séchées…
Une
robe flétrie, un chapeau garni
De
dentelles fines, à peine fleuries…
Le geste
pale ornementale,
Indique
encore l’amant vassal.
Une
main tremble, perd son bouquet,
Un fil
de fer à peine le retient.
À force
de vivre dans l’au-delà,
La
bouche se tord douloureusement.
Parfois
un sourire illumine le visage,
C’est
sûrement de celui qui ne fut pas sage…
Il pense
aux aventures qui lui manquent,
Et de
jolies femmes qui encore le hantent ;
Qu’autrefois
il possédait et chérissait,
Et que
plein d’extase il embrassait.
L’amour fut sa vie entière…
Maintenant
il est sous la terre.
C’est
dimanche, la famille vient
Leur
rendre visite à toutes ses chairs
Et leur
raconte des nouvelles ;
Un bouton
à la veste est recousu,
Un poil sur
le crâne repoussé.
Le
costume brossé et raccommodé.
Les
chaussures cirées et astiquées.
Ainsi le
mort affronte le temps
Sous un
aspect fort élégant…
La
visite donne faim et soif aussi,
Même si
l’on pleure ou que l’on rit !
Le
panier du pique-nique vite déballé.
Adultes
et enfants ont toujours faim
Pendant
la visite de leurs morts,
Parents
des trépassés
À la
paille arraché…
La tête
inclinée, comme souriant,
Les bras
ballotant, les jambes flottants.
De jour
comme de nuit bien accrochés,
Ou dans
des caisses allongés,
Ils
rêvent d’une vie noire qu’avant,
10
Les
Capucini sont célèbres,
Ils
attendent votre visite
Pendant
qu’ils se tordent
Et
redressent leurs vertèbres…
Esquissant
un sourire pour vous accueillir,
Époussetez
leur froc gris costume,
Pour être
net et pimpant,
Ils se
tiennent droits pour vous saluer
Et pour
vos compliments vous remercier !
11
Ne
partez pas sans dire au revoir
Vous
reviendrez, le jour viendra.
Ce sera
une fête bien éternelle,
Plutôt
dans la joie et sans querelle.
Sagement
aligné, vous obtempérez
Dans
cette longue et drôle allée.
Vous
seriez raide et souriant,
Et dieu
sera votre seul amant…
Œil von
Lynx -Palermo chez les Capucini 22 juin 2013
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