mardi 23 septembre 2014





Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta... Volet Nr. 4

Le catacombe dei cappuccini... Die Kapuzinergruft (1)

(Français/Deurtsch/Italien)



13


Ces corps tendus
Qui ont vécu,
Qui ont aimé
Et qui ont bu,
Ensemencé
Comme ils ont pu,
Et leurs dieux
Ont vénérés.

Qu’ont-ils donc
À faire la grimace,
Est-ce leurs souliers,
Qui se délacent?
Ou les mains,
Qu’un fil de fer,
Déambulant,
Retient à peine ?

14


On les a cloués,
Abandonnés,
Comme des poupées
Chiffonnées.
Leurs costumes
Ne sont plus très nets,
Déjà, la poussière
Qui les guette.

15


Mais, fiers
Ils sont encore,
              Exhibent leurs os,               
Comme de l’or 
Leur seul prestige,
Et pourtant,
Ils sont bien morts.

16


On les a décorés,
Embaumés,
Séchés et cuits.
Sont de salpêtre
Bien nourris.
Leurs humeurs
Bien enfouies
Dans la terre.
Et oubliées.

Ils ont pris place
Selon leur rang.
Ils rient de la vie
Et du sang,
Versé parfois.
Plaisirs d’un monde,
Jadis fêtés, et
Maintenant,
Momifiés.

17


Depuis longtemps,
Ils se dérobent.
Pendent leurs manteaux
Au vestibule,
Et attendent, patiemment,
La visite d’un parent,
Qui leur apporte
De quoi calmer,
Leur insatiable appétit.
Et qui,
Des histoires leur raconte,
Qui furent jadis,
De leur monde.

Ils ont droit aux nouvelles ;
Des gens aimés,
Des gens haïs,
Des gens qui meurent
Et qui sont nés.
Tous ceux qu’ils ont quittés
Pour se réfugier
Ici.

18


Sagement alignés,
Dans un rictus dominé,
Ils s’étonnent, ébahis,
De vous voir échoir, ici,
En visiteur incongru,
Leur rendre hommage,
Qui à leur âge leur est dû..

La galerie est vaste et ample
Du simple hôte au dottore.
                         Tous sont là, ils s’exhibent,                     
Se parlent, chuchotent,
Égrènent des mots,
Se font signe,
Battent de l’aile,
Ébauchent un trot.
En révérence,
Tirent leur chapeau.

19


Leurs visages émaciés,
Et les cheveux parsemés.
Les yeux fermés
Par des paupières,
Que le soleil
A su plomber.

De leurs bras,
Ils gesticulent;
De leurs jambes,
Plutôt, reculent.

20


Seul, le regard,
Déjà spectral,
Perce sous la paupière,
D’un éclat un peu éteint
Et d’un ton crépusculaire.

Et leurs pensées,
Croisant les vôtres,
Sont si proches,
Mais, déjà, si loin.

21


Quand ils ricanent
À nous faire peur,
Se moquent de nous,
Une paille tremblante
Jaillit de leur cou.
Leurs mains s’agitent,
Elles gesticulent,
Veulent nous apprendre,
Que la vie est en liesse,
Alors, en passant, ils 
Nous pincent les fesses.

22


Ils se raillent
De leur destin,
Indifférents de leur sort,
Et, rarement,
Ils reconnaissent,
Qu’il n’y a pas
D’éternelle jeunesse.

23


Sauf la plus jeune parmi eux,
Elle dort encore, les yeux fermés.
Une princesse d’un tendre âge,
Lorsqu’elle a quitté son royaume,
Elle a rejoint, comme une fée,
L’univers de Morphée.

Elle est seule.
Poupée mystérieuse,
Restée jeune et rieuse.

Une jeune fille,
Dont la couleur
N’a pas changé
Qui a gardé sa jeunesse;
Sa fraîcheur originelle
Que les années n’ont pas lestée.

Cette lueur dans les prunelles,
Avec laquelle elle vous dévisage.
Et son cœur qui bat la rage
De ne point vouloir mourir.
Pour cette raison elle vous fait peur,
Car c’est une âme qui n’est pas sage.

24


Ses traits sont lisses,
Sa peau est douce,
Ses mains gracieuses,
Son corps si jeune.
Le visage d’un ange
Endormi dans ses dentelles.

Elle est restée… immortelle! 
  
25



Momie de la petite Rosalia Lombardo, embaumée par Salafia   et inhumée au début des années 1920.
   
Les corps subissaient un processus de déshydratation, avant d'être lavés au vinaigre  après huit à douze mois. Certains étaient embaumés,    tandis que d'autres étaient enfermés sous scellé dans des cabines de verre. Les moines étaient conservés avec leurs vêtements de tous les jours, et parfois avec les cordes qu'ils avaient portées en pénitence.
À l'origine, les catacombes avaient été creusées à la seule intention des moines. Au cours des siècles suivants, bénéficier d'une inhumation dans les catacombes capucines devint cependant une marque de prestige social pour l’aristocratie sicilienne.


I CAPPUCCINI
I cadaveri che si trovano nelle varie cripte della nostra città, hanno subito un processo che si basa essenzialmente sulla mummificazione naturale, solamente nell’ultimo periodo si parlerà di imbalsamazione ad uso di sostanze chimiche.
In periodi di gravi epidemie, per la conservazione, si usava immergere i cadaveri in un bagno di arsenico o di latte di calce ed è questo il metodo utilizzato per il cadavere di Antonio Prestigiacomo riconoscibile dal colorito rossastro. Fu pure adottato il metodo a base di farmaci inventato dal dottor Salafia del quale si sconosce il procedimento usato; tale trattamento fu adoperato per il cadavere della piccola Rosalia Lombardo morta il 6 dicembre 1920.



Oeil von Lynx Palermo 23/09/2014

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