mercredi 28 novembre 2012

Fernando António Nogueira PESSOA - Lisbonne

    

Fernando António Nogueira PESSOA - Lisbonne

rua de Bélem 84, Cloître des Hiéronymites , 1300- 085 Lisboa
28.11.2012





Fernando António Nogueira PESSOA

Cloître des Hiéronymites
84 rua de Bélem - 1300-085 Lisboa


Der traurige Poet…
Pessoa signifie en portugais « personne »




« ... est-ce que je sais que je vis, ou bien seulement que je le sais
(Pessoa)



Une silhouette
Au Bar,
Discrète,
Le bras levé,
Flegmatique,
Qui porte un verre
À ses lèvres.
Immobile
Dans le temps
Figé, attendant
Un mystère
Qui a oublié
Son rendez-vous.



Cet homme
Qui vous attend, là,
Est Fernando Pessoa.
Grand poète
Moustachu,
Noeud papillon,
Chapeau et
Complet veston
Impeccables,
Sortis d’un
Tableau
Inévitable.



Au Café
De “ Brasileira du Chiado”,
La grande époque du Fado,
Où les boiseries, petites tables
Et les chaises ont survécu
Dans leur mélancolie accrue.





Ofélia Queiros

En souvenir
De cet homme,
Distingué au
Chapeau noir,
Qui donna le bras
À Ophélia.




Ils prirent souvent
Le tramway jaune,
Qui, haletant,
Grimpe
Dans les ruelles,
Frôlant les murs
Et Azulejos…





Pour s’arrêter
Au Poco do Bispo,
Où une promenade
S’ensuivit
Le long des docks décrépits.
Un décor des films noirs
Que, dans les années 50,
L’on pouvait voir…



Où ce Monsieur de 30 ans
Courtisait une jeune fille,
Au front orné
D’un accroche-coeur
Pour retenir
Son bonheur…




Suivez ce couple
Dans le clair-obscur
De Lisbonne,
Au Jardin d’Estrela,
Le jardin des amoureux...



Avant de rentrer
À l’hôtel,
Où vous passerez la nuit.
Une nuit hantée
Par l’insomnie
Et,
Du “Livre de l’ Intranquillité ! »






Solitude,
Ma froide amie,
Depuis longtemps si attendue.
Tu es entrée dans ma vie,
Quand la nuit fut venue,
Avec ta lâche convoitise,
Dans mon cœur
Tu t’es mise.
Après t’être dénudée,
Sans mot dire,
Ta robe rouge enlevée,
Amoureuse de terre promise,
Tu es tombée dans mes bras
Comme un tombeau,
Ouvert et froid.

Solitude,
Quand tu es nue,
Tu es ma pire
Ciguë.





La mouette ... plage de Lisbonne...


« Nombreux sont ceux qui vivent en nous ;

Si je pense, si je ressens, j’ignore
Qui est celui qui pense, qui ressent.
Je suis seulement le lieu
Où l’on pense, où l’on ressent… »

Version du je est un autre rimbaldien de Ricardo Reis, double philosophe de Fernando Pessoa[].




Fernando António Nogueira Pessoa est un écrivain et poète portugais… Né le 13 juin 1888 à Lisbonne où il meurt le 30 novembre 1935….
Il fut un Théoricien de la littérature engagé inspiré par Cesario Verde du sensationnisme… ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.



Les cendres de Fernando Pessoa, monument de la littérature, ont été transférées en 1988 pour le centenaire de sa naissance au Monastère des Hiéronymites



Je vais mon chemin... j'arpente les rues... mon destin, je ne l'ai jamais su...



Œil von Lynx- Lisbonne 29 novembre 2012

mercredi 21 novembre 2012

Café des Beaux-Arts ... vu par OvL



Le Café des Beaux Arts...vu par OvL

7 Quai Malaquais, 75006 Paris
21.11.2012

Café des Beaux-Arts ... vu par OvL

7 Quai Malaquais 75006 Paris
(AVIS : Français/Deutsch)



Le Café des Beaux-Arts à l’angle de la rue Bonaparte et du Quai Malaquais, n’est pas imaginable sans la proximité de l’école des Beaux-Arts dont il accueille les artistes assoiffés cherchant quelques minutes de détente en sortant des cours…



Er steht Modell… im Atelier

Dieses Café verdankt seinen Ruhm der Kunstakademie einige Schritte weiter gelegen… es war, und ist sicher noch, das beliebteste Café der Künstler, die aus dem Atelier kommend… hier ein Rendez-vous mit einer Begehrten hatten… etwas zusammen tranken, um anschließend auf dem gegenüberliegenden Pont des Arts den sommerlichen Abend an der Seine genießen und die Kommende Nacht ausmalten…

Ein traditionelles Café also, wo der Café zwar etwas verbrannt schmeckt, wie in vielen in Paris… aber das fällt wohl hier nicht ins Gewicht wenn man verliebt ist…lach!



Il fait partie d’un de ces anciens Cafés de la capitale, qui est solidement ancré dans le tableau haut en couleurs du quartier des artistes…il en a vu des évènements passer devant sa terrasse, comme, par exemple, lors du bal des quat’zarts ;



Der berühmte Ball des Quat'z'Arts erstmalig in 1892… wurde ein letztes Mal im Jahr 1966 gefeiert… ich war dabei! Seitdem ist er untersagt, da die Initiation der neuen Schüler eher sehr roh auslief und oft in einer Orgie endete…


Le Bal des Quat'z'Arts est un très célèbre bal annuel parisien, dont la première édition fut organisée en 1892 et la dernière en 1966… j’en fus. où tous les élèves en simplecostume d’Adam et Êve, des Beaux- Arts, maquillés entièrement de couleur verte, défilaient en trombe pour faire la fête aux nouveau inscrits qui devaient passer leur initiation appelée ; bizutage,aujourd’hui officiellement interdit, car des abus et exactions furent accomplies envers les nouveaux élèves, parfois à la limite du tolérable dont la finalité fut une orgie…Bref, Le Café des Beaux-Arts a vécu dans le tourbillon de toutes ces fêtes qu’entrainent une école remplies de têtes joueuses !


Il a dû se calmer avec le temps… comme les artistes, aujourd’hui assagies, qui fréquentent encore ce haut lieu de rendez-vous amoureux et autres… d’antan…



Außen und Innen in Rot gehalten, künstlerische Dekoration und hübsche Leuchter an der Decke… so hat man den Eindruck einen kleinen Palastes…



Rouge de l’extérieur comme de l’intérieur, ce Café, bien que de petites dimensions, impose et fait l’impression d’un petit Palais !



Bien que le café lui-même y soit un tantinet brûlé… comme le café typiquement parisien, il n’empêche… par sa renommée (artistique, je suppose) … d’avoir de la clientèle !



Agréable, en été, sur la terrasse pour frimer et se faire voir…quant au service, un peu imbu, quoiqu’aimable, il se repose sur ses lauriers comme dans tous les lieux consacrés de Paris.




Depuis la terrasse ; parfois lors d’un vernissage au palais d’exposition des Beaux-arts d’à côté pourront admirer les plus belles filles et jeunes gens guindés de Paris… la crème des vernissages. Vraiment amusant.. Étant accompagnée, je n’ai malheureusement pas pu faire des photos de ses jolies créatures sophistiquées qui se bousculaient devant le Café pour rejoindre le pont de arts… j’aurais eu les foudres de la jalousie s’abattre sur moi… que voulez-vous, pour les photos, il vaut mieux être seul… !



Le charme est fini… tout s’en va… la vie reprend… jusqu’à l’expiration… la nuit sera bientôt close.

Er stolpert davon, den Hund an der Leine, den Kaffee getrunken, in der Nacht schon versunken…



Nach dem Besuch der Kunsthochschule… kann man nicht an diesem Café alter Tradition vorbei gehen, ohne sich die Zeit genommen zu haben hier einen Moment zu verweilen…



Kaffee und Kunst… und dazu die Gunst, was für ein Leben…lach!


Oeil von Lynx –Paris 21 November 2012

Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris


Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris

Quais Malaquais, Une vie pour l'ART, 75006 Paris
19.11.2012


Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris

Quais Malaquais - 75006 Paris




Die Hochschule für Bildende Künste in Paris

(AVIS : Français/Deutsch)




Les Beaux-Arts… qui ont méritées leur nom, est une école prestigieuse et connue …sous l’abrégé de l’« ENSBA »pour l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts… où de vaillants et infatigables élèves travaillent et façonnent leur art en écoutant leur maître d’une oreille vigilante !




L’entrée de L’école… Quai Malaquais





En levant les yeux sur la façade, en peut apercevoir sous le toit, au-dessus des jacobines, les grandes vitres de l’atelier de gravure ; où se pratiquent l’eau forte, la pointe sèche et la taille douce… avec une vue sur le Louvre en face… de quoi rêver toute la journée !




Vue imprenable… au-delà de la Seine … le Louvre





La cour intérieure, donnant sur le Quais Malaquais, récemment rénovée, est très impressionnante !



Partout vous contemplent des statues d’une beauté saisissante…




Si vous êtes intéressé, vous trouverez l’histoire de l’école des Beaux-Arts, depuis de sa fondation en 1682, dans les livres… car, ce que tout le monde peut lire… je ne m’en occupe jamais… le côté poétique est de mon ressort ici…



Nicolas Poussin veille à l’entréede la grande cour, rue Bonaparte… il attend les élèves le matin !





La chapelle…donnant sur la grande cour, Rue Bonaparte…



Für andere Augen:

Die Hochschule für Bildende Künste in Paris, ist eine der bekanntesten und berühmtesten Kunstakademien die es gibt… und sehr gefragt, sich dort als Student ein zu schreiben.



Die Gründungzeit dieser Kunstakademie liegt im Jahr 1682… bitte die Geschichte selbst nachlesen…

Sämtliche Techniken, von der Malerei, Bildhauerei bis zum Kupferstich und Steindruck, können hier in den verschiedenen Ateliers erlernt werden.

Ausbilder sind oft Maler und Künstler, die ihr Fach beherrschen… welche dem Schüler die notwendigen Kenntnisse für seine zukünftige„Laufbahn“ vermitteln. Der praktische Unterricht wird selbstverständlich mit dem notwendigen theoretischen Wissen, bis zum Abschluss des Diplomes, vervollständigt!



OH! Les beaux dimanche!

Le jour, où l’homme est sensé de se reposer !
Sauf, le pauvre artiste. Asservi par la tyrannie de l’inspiration, il doit obéir à l’appel solennel du pinceau, impatient de retrouver sa toile vierge !

Contraint de suivre son destin, il prit son chevalet, harangua les esprits sans illusion et chemina lourdement chargé à la recherche du lieu d’exécution, où il planta son chevalet et se laissa guider par les dieux !

Ecoutons-le :
« Le clapotis de l’eau chatouillait mes fines oreilles comme un poème chuchoté à travers la brume qui désire encore se préserver de la clarté du jour. Pénétré par l’inspiration, l’âme délicatement frémissante, j’étais au sommet de mon art, quand tout à coup un Elfe surgit et mit en branle tout mon élan !
Hélas !

L’ELFE, ayant développé un flair à dénicher une truffe et cultivé un coup d’œil intuitif et exercé, venait me surprendre sur les quais de la Seine, où, séduit par la belle lumière matinale, j’exécutais une grande toile impressionniste d’un geste magistral !
Mais le petit Elfe, rompant ce silence, sortit son satané appareil photo et appuya bruyamment sur le déclencheur, fixant ainsi cet instant de calme éphémère et le projetant au grand jour brûlé par un cruel soleil !
Ce fut la fin de la magie des couleurs. En une fraction de seconde, l’arc en ciel se brisa et une fine dentelle grise transparente se jeta du ciel comme un faucon fond sur sa proie, l’ombre de ses ailes enveloppant le paysage d’une lourde chape de plomb. »


Le moral de l’histoire ?

On va finir par le savoir !
Ce fut un jour sans goutte de sang,
Voilà pourquoi
Le NOIR et BLANC!





Für andere Augen :

OH, die schönen Sonntage!
Am Tag, wo der Mensch vernünftig ist sich zu erholen!
Außer der arme Künstler. Durch die Tyrannei der Inspiration unterdrückt, soll er dem feierlichen Ruf des Pinsels folgen, der ungeduldig ist, seinen unberührten Stoff wieder zu finden!
Gezwungen, seinem Schicksal zu folgen, nahm er sein Gestell, zwickte die Geister, ohne Illusion und zog sich schwer, auf der Suche nach dem Erfüllungsort hin, wo er sein Gestell pflanzte und sich von den Göttern führen ließ!

Hören wir ihm zu:
" Das leise Geplätscher des Wassers kitzelte meine feinen Ohren wie das durch den Nebel geflüsterte Gedicht, der wünscht, sich noch vor dem Tageslicht zu schützen. Durch die Inspiration erfüllt, die fein bebende Seele, ich war an der Spitze meiner Kunst, als, auf einmal, eine Elfe auftaucht und verwackelte daher meinen ganzen Schwung!
Leider!

DIE ELFE, die eine Witterung entwickelt hat, eine Trüffel mit einem Schlag intuitiven und ausgeübten Auges aufzustöbern kann, kam mich auf den Ufern der Seine zu überraschen, wo ich, durch das schöne Morgenlicht verführt, einen großes Gemälde ausführte!
Aber die kleine Elfe, die diese Stille bracht, nahm ihren höllischen Fotoapparat heraus und drückte auf den Auslöser, so laut, der so diesen Augenblick vergänglicher Ruhe festlegte und der sie mitten am Tag projiziert, wer von der grausamen Sonne verbrannt ist!
Das war das Ende der Zauberei der Farben. In einem Bruch von der Sekunde zerbrach der Bogen im Himmel und eine feine durchsichtige graue Spitze stürzte sich des Himmels wie ein Falke auf seiner Beute schmilzt, der Schatten seiner Flügel wickelte die Landschaft wie in schweres Blei ein! "


Das geistige Ende der Geschichte?

Man wird von der Kenntnis zu Ende gehen!
Das war ein Tag ohne Bluttropfen,
Deshalb alles in
SCHWARZ und WEIS!


Le Baron Œil von Lynx vous salue bien Paris, 10/09/2011


Danach… bedarf es dem Talent des jungen Künstlers, sein Werk und Leben zu gestalten… Dies bedeutet harte Arbeit und viel Selbstaufopferung… ein Leben für die Kunst… unerbittlich… mit allen seinen Hoffnungen und Enttäuschungen, über Illusionen und Täuschungen hinweg. Es bleibt dem Künstler überlassen, was er aus sich macht, wie er sich „findet“ und gestaltet, dennSelbstaufopferung ist hier das erste „Gebet“, will er der Kunst dienen. Das bedeutet, an der Grenze, oder außerhalb des realen Lebens zu bestehen. Ein oft schweres Schicksal, welches er, sollte er Talent haben, nicht gewählt hat!
Es ist daher eher eine Vokation als „Beruf“… obwohl er „berufen“ ist, sehr zweideutiges Adjektiv… !


So, wie es uns die Geschichte gelernt und von vielen berühmt gewordenen Künstlern, oder solche, die in Vergessenheit geraten sind, mitgeteilt hat!




Die Studienzeit ist auf 3 Jahres, Maximum 5 Jahre, festgelegt und wird mit einem Diplom abgeschlossen.




Dann stürzt sich der frische junge Dr. Künstler, in voller Hoffnung und seinem Talent vertrauend, in das Leben und auf seine Leinwand oder Stein, Kunst, Aktzeichnen, Musen, Feste, Freuden, Tränen, Hoffnungen und in die Wissbegierde… das alles ist notwendig, um seiner Farbpalette Persönlichkeit und Charakter zu verleihen!



Hier verfällt der Künstler dem menschlichen "Schaffensdrang", erforscht er das anthropologisch angelegte Streben des Menschen, sich in kreativen Werken zu verwirklichen… von der Höhlenmalerei über die Kinderzeichnung bis hin zum Kunstwerk und der "Schöpfung der menschlichen kulturellen Werte“, und auszudrücken… und, natürlich, gehört das Aktzeichnen dazu!


Es erweitert in ihm das Konzept, dass der Mensch dann "seelisches Heil" erlangt, wenn er "seine volle Schöpferkraft dem Leben und der Lebensgestaltung zuzuwenden vermag", wenn er also "das volle Glück der Persönlichkeitsschöpfung" erreicht.



Sein Talent wird ihm den Weg zeigen… auf den er, im Hohen Alter zurückschauend, messen kann, was er vollbracht hat… und vielleicht findet man seine Werke im Museum, und ihn… auf einem Friedlichem Hof wieder!




Besichtigen wir die herrlichen Innerhöfe der Kunstakademie:




Les futurs aspirants du Louvre qui, peut-être, un jour, après leur grand et humble départ… de cette vie d’artiste… accueillera leurs œuvres pour lesquelles ils ont donné toute une vie ou presque.



La cour intérieure de l’école des Beaux-Arts avec ses statues luttant avec la lumière et l’ombre, qui souligne et crée des contrastes puissants sur la pierre, les rend presque vivant !



Beauté absolue et un brin de contemplation… vous transportent hors du temps…



La grande cour intérieure au dom vitré du Palais des études … avec l’accès vers l’atelier de Lithographie….



Somptuosité, draperie, statue monumentale… la grande salle transformée pour une conférence…



La voûte du palais des études



Le ciel, de toute sa luminosité se jette sur les ombres célèbres… sa voracité n’a d’égale que cette insatiabilité enracinée incontrôlable de la gloire… Dans un froissement d’ailes… les puissances inconnues vous envahissent… illuminant le génie de l’artiste à genoux… qui… affamé, grignote ses pinceaux, boit son white spirit, cul sec… attend la flamme délivrant du désir… ça vous va comme ça ?



Entrons dans l’atelier de la Lithographie… avec vue sur la prestigieuse cours intérieure.



Rien n’a changé ici, depuis des siècles…les pierres à grainer sont toujours à leur place, attendant le prochain élève pour lui apprendre le métier… c’est presque l’âge de pierre… de la poussière, nécessairement, envahit un peu le lieu, la table de grainage avec son bac à eau, ses différentes sortes de sable… l’éponge pour l’essuyer après le grainage… au mur, sur des étagères fatiguées se tiennent péniblement les pots de couleur vieillissants... le flacon d’acide, de la gomme… des chiffons…pinceaux et divers outils dont le futur graveur (de pierre) a constamment besoin… des traces de mains laissées…par-ci, par-là…
Un regard de près :



Voici du début à la fin ; grainage, lavage… encrage…impression ! Faites- vous les muscles ! J’en ai cultivés…lach



La table d’encrage… action « mains sales »…mais combien heureuses !



La presse et la pierre prêtes à recevoir une feuille vierge, un peu humidifiée, pour l’impression ; le râteau menace comme un couperet…




Démonstration : Le râteau est posé et ancré…pression du pied… et puis, la manivelle se met en mouvement… uniquement grâce à la force de vos bras… on ne chôme pas ici !




Sur des « tables »… tréteaux couverts d’une planche de bois… les lourdes pierres, sagement couchées, jugent avec circonspection la première touche de crayon ou le jet de couleur qui vont les couvrir, et dont sortira une créationqui, elle, regardera son créateur droit dans les yeux, le faisant trembler parfois ; réussie ou ratée ? C’est la grande interrogation…


La mystérieuse armoire… qui contient tous les secrets du métier… interdit au profane !



Concentrée… elle, l’artiste graveur… nettoie sa plaque de zinc pour l’impression… silence… elle travaille !




De belles petites lithographies de Picasso… à admirer dans les galléries aux alentours de l’école, rue de Seine…







Hommage à une gravure ;


Ma vieille gravure,

Que le burin fut dur

Quand tu lui accordas

Ta face, si vierge,

Étincelante et polie,

Envoûtante comme

Ta jeune et resplendissante vie.


Comme il fut brutal avec toi,

Lorsque le premier sillon il labourait.

Pas un cri de toi, ni plainte,

Effleurait tes lèvres closes.

Tu supportais cet affront,

Hautaine et fière de ton métal.


Mais pardonne-moi, il le fallait,

Il fallait que tu fusses encore plus belle,

Que ta face splendide se mourût

En une image belle comme une âme pure.

Tu garderas cette trace, cette beauté,

Pour toujours, car maintenant…

Tu es femme, la plus belle

Que je voudrais que je connusse !


Œil von Lynx a sévit ici à la dérobée… le 32 juillet 2012


La cour du murier attend votre visite…


Laissons les artistes à leur lourde besogner… et visitons les cours intérieurs de l’école où il fait bon de s’attarder !



La cour du mûrier et ses galeries…




Dans un calme de paradis, cette cour est un vrai havre de paix, parfois, l’eau murmurante d’une fontaine rompt le silence légèrement… Autour d’elle, des arbres et d’autres plantations vertes vous procurent une sensation d’être hors du temps…



Partout, des statues classiques, bien immobiles, veillent sur vous, évitant de faire un mouvement brusque qui pourrait vous déranger… dans vos rêveries…



Derrière de grandes vitres, des silhouettes s’affairent…


Figées dans un mouvement, elles semblent pourtant s’enfuir…



 Dehors, adossé contre les pierres chaudes dans la cour de l’école… pris dans un rayon de soleil… l’artiste naissant attend l’inspiration en travaillant ses croquis… insoucieux de l’avenir… il a encore le temps de faire ses épreuves !



Mais avant... leur route sera encore très longue… ils peignent, sculptent ou gravent encore sous l'œil sévère du professeur, tout en jetant avidement un œil à la dérobée au Louvre qui s'étale fièrement en face de l'école… que seule la Seine moqueuse dans ses remous sépare encore de ce lieu… (Il fallut jeter un pont, ce qui fut fait, et naquit alors le Pont des Arts, )… qu'ils caressent de leurs ambitions par la fenêtre, dans la joie de leurs créations, et qu'il voudront rejoindre, déjà, impatients, en enjambant ce Pont… s'il ne leur tenait pas d'innombrables embûches...



Les embûches… les voilà !

Sous de formes d’innombrables d'amours, de joli plâtres vivants au corps lisses et nus, blanc ou de couleur, et chaudes sous leur robe… des muses à court d'artistes futurs... ou des gazelles aux yeux de velours venues du monde entier... flairer l'air de Paris incontournable, jouer au modèle… et tomber amoureuses! Heureux Artiste comblé !






Mais l'heure n'est pas venue encore, et on délaisse son art pour ajouter un nouveau cadenas au grillage du pont des Arts avec la fougue de la jeunesse… entracte… où ces vaillants futurs artistes emploient leur génie à séduire une belle, à sculpter son corps à mains perdues… ou la redessinant habilement à la mine de plomb ; enseignement riche et précieux,nécessaire pour leur art, instructif pour le volume… Qu'ils embrassent l'art vivant, leur muse ou Mademoiselle, elle choisit son Adonis, son dieu grec pour admirer ses proportions aussi… et peser d’autres propositions!



Tous sont passée par là, la vie et l'amour les ont enrichis, et ne cessent d'être leur compagnon d'armes dans la création, avant de retourner à leur travail de créateur solitaire… Que c’est dur alors !… Le travail de l’artiste… avec cette sensibilité exacerbée qui ne cesse jamais d’être présente, qui vous hante jour et nuit, qui vous étonne et vous envahie sous toutes ses formes, qui vous rend vulnérable même… car rien n’échappe à l’œil de l’artiste, la beauté comme lalaideur. Il est cette trame où passe l’essence des choses… il est, et devient, l’essence de l’objet convoité… afin de le recréer, d’un faire son portrait, peut-être.




Die schönsten Musen haben hier Modell gestanden… zwischen Kunst, Liebe… und Talent… hat sie der Künstler verewigt…




Sur les quais, joyeux…un groupe de jeunes étudiants encercle avec complicité leur « devenir »…
Ce n'est qu'une vie, et elle peut être longue…
Elle peut se mesurer aux nombres d'œuvre in ou achevées, et aux nombres de cadenas accrochés et clés jetés dans la seine qui attend patiemment leur ultime traversée ou pas.
Beaucoup resteront sur le pont, le pont entre la vie et la mort… ou franchissent le pas vers la consécration.




Mais ce fameux Pont des Art, n'est-il pas digne que l'on s'y arrête un moment? Il nous gratifie d'une des plus belles vues, sinon la plus belle, la plus grandiose vue sur la pointe de L'Isle St. Louis, lovée entre les deux bras accueillants du Pont Neuf, chevauché par Henri IV, l’étalon sur son étalon, en chasse d'une biche imprudente qui oserait montrer le museau...





L’eau de la Seine scintillant reflète un ciel immense… Joliment encadré du Pont neuf, des arbres et des quais.




Ce triangle de verduresollicite le regard….ici nous avons tous rêvé, ri ou pleuré sous le saule pleureur en équilibre sur la pointe de l’Ilse. Il a grandi avec le temps et nous aussi! Cette touffe accueillante de rendez-vous amoureux, de promenades rêveurs ou de méditations solitaires, où souvent le carnet de dessin s'ouvrait et une mine de plomb traça la courbe d’une jolie femme… pendant que le bateau, ivre des vagues, tanguait… et au fond, encore le Pont des Arts, miroir d'autres dessinateurs qui fixaient cette belle vue où l'espoir est ancré à gauche, d'où partent les bateaux mouches comme un essaim de papillons pour conquérir le monde.




Une princesse indienne…distrayant mon regard concentré… avec la joliesse de son petit pied sur le Pont des Arts…
À droite, inébranlablement, ancré pour toujours le beau voilier du corsaire, le pirate a baissé drapeau qui flottait fièrement sur le mat depuis longtemps! Cette tête de mort ricanant, secouant ses deux osselets croisés pour attirer notre regard…. quand une brise s’y prenait. Ce fut un spectacle joyeux, vivant, plein de frisson d'une vie à venir; d'une vie à découvrir… de création en création, un amour pour la vie !



La promenade le longs des quais depuis St. Michel jusqu’au Pont des Arts et l’école des Beaux-Arts, fermée en vacances. Les futures artistes sont déjà en vacances, vacances pour les artistes, étonnant ! Non ?
Ils ont abandonné les statues que veillent sur le bâtiment…






Repos générale et immobile, personnes ne bouge, et une jambe cassée a le temps de guérir… en quatre semaines !








Der Tag neigt sich zu Ende… schon gleiten die beleuchtenden Boote über die Seine… in der Nacht…

Un dernier regard…la visite s’achève…la journée aussi… il est temps de prendre un rafraichissement au Café des Beaux-Arts à côté …avant que la nuit ne vienne nous surprendre…






Mais déjà, les premiers bateaux- mouches allument leur lumières et glissent silencieusement sur la Seine…



Œil von Lynx – Paris 19 novembre 2012