vendredi 3 mai 2013

Trapani - La Sicile… les Mystères de Trapani… la procession du Vendredi Saint

 
 
 
Trapani - La Sicile… les Mystères de Trapani… la procession du Vendredi Saint
 
 
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Lorsque la pierre, chauffée à blanc, de l’église du Purgatoire lance ses premiers étincelles, dû au feu infernal qui la ravage intérieurement, les fidèles, amassés devant l’édifice rouge, tombent à genoux… le grand portail s’ouvre enfin et laisse apparaître le premier groupe de statues de la procession du Vendredi Saint ; les Mystères de Trapani !
 
 
 
Cette tradition séculaire date du XVI siècle et de la domination espagnole. Chaque Vendredi Saint, des hommes, les « misteri », renouvellent la passion et la mort de Jésus-Christ par une procession grandiose et solennelle…
 
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Grands ou petits… en colonnes sombres ils avancent solennellement.
 
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Durant des heures, les 20 groupes de statues sont portés sur de solides épaules des fidèles dans les rues, au rythme lancinant des fanfares. Cette impressionnante manifestation entre religion et folklore anime la vie trapanaise encore… et à laquelle participent les musiciens et tous les habitants de la ville.
  
 
 
De superbes chars, somptueusement décorés, représentant différents épisodes de la passion du Christ, animés par les corporations de la ville… des statues fabriquées et peintes par des artisans sont d’un réalisme stupéfiant ! Une vraie curiosité de la ville de Trapani.
La procession part de l’église du Purgatoire le vendredi dans l’après-midi, et durant toute la nuit, traverse une grande partie de la ville ancienne…
 
 
Des fidèles perchés sur leur balcon suivent passionnément du regard le cortège…  jetant parfois des pétales de fleurs blanches sur l’autel aux images pieuses et les saints…


 
Trapani a une très longue histoire qui mérite d’être rappelée. Cette ville très ancienne, nommée par les Grecs «  Drepanon », fut ensuite phénicienne, puis une base carthaginoise lors des guerres puniques, romaine en 214 avant J.-C. Vinrent les Vandales en 440 après J.-C… sujette des Byzantins et Sarrasins en 477… puis tombe aux mains des Musulmans en 830, sous lesquels la ville prospère. Les Normands prennent la relève en 1077… puis, sous les Arabes, Trapani connut sa plus haute apogée et épanouissement, développe son activité maritime et l’artisanat de l’orfèvrerie.
 
 
Aujourd’hui il reste très peu de trace de son ancienne splendeur et de toutes ces civilisations passées, car la ville fut gravement touchée  par les bombardements en 1943 ! Qui parle de civilisation… parle de guerre !
 
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Le silence règne encore comme une fièvre silencieuse. Le grand portail de l’église fermé, s’impatiente de s’ouvrir fièrement pour laisser apparaître les saints figures perchées sur leurs chars … que la foule, massée devant  l’édifice de l’église et dans les ruelles atténuantes, attend… le cœur battant…
Tous attendaient le départ du  cortège de l’autel et des statues portées sur les épaules douloureuses des hommes de Trapani… sur lesquelles ils pèseront lourdement !
 

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C’est plus qu’un évènement, cette procession, les jours de Pâques, devient une passion et enflamme les âmes sous un ciel encore gris et éventé… traversé par les cris des mouettes au-dessus la mer… si proche…

 
 
 
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 Chaque année les saintes figures, dans leur magnificence et leurs parures baroques sont portées à travers la ville par des rues différentes…  Le Christ et la vierge Maire… pour se joindre  à un certain endroit… en triomphe, puis pour revenir ensemble dans  l’église du départ où ils furent entreposés à cet effet.

 

 


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Quand le portail de l’église s’ouvre et qu’apparaissent les premiers groupes de statues, l’orchestre les accueille… Une fanfare aux sons grave et joyeux s’aligne  au cortège qui se mettra en branle… une foule noire en marche s’y joint, impressionnante, suit les instruments étincelants au rythme pénétrants. Trombone, cors et trompettes… bravent le vent… venu de la mer.

 
 
Voici ce cœur,
Il est mien.
Je l’offre,
Généreuse,
De toute mon âme… 
 

Tu es mon rêve
Et ma souffrance.
Ta joie m’est
Un poignard au cœur.
Je meurs chaque jour.
Chaque nuit j’ai peur.
Quand tu ris, je pleure
Sans cesse de ton bonheur.
Inconsolable est mon cri…

 

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Sombre destin
Aux membres obscurs.
Le corps brisé
Et l’œil hagard.
D’un pas mesuré
Tu avances sur
Ton chemin ;
Au croisement
Tu seras arrivé,
Il n’y aura personne
Pour t’accueillir…

 

Le silence rode.
Les pensées jacassent.
Une lumière aveugle
Hante les murs sourds…

 

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Tous s’emmêlent en transe, les mouvements des porteurs font trembler et s’incliner les saints au-dessus de leurs têtes… sur lesquelles des gens, penchés sur leur balcon, déversent des pétales de fleurs blanches, poussant des cris d’admiration.
La marche joyeuse et solennelle de l’orchestre fait vibrer les âmes des despotes  presque ’envoûtés.
 
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C’est une armée noire  pleine de compassion qui se compose d’hommes et de femmes…Tous affichent une expression grave, serein, leur visage reflète ce moment solennel pour eux, demütig
Pas un sourire, la joie est à l’intérieur au cœur même, transmise par les sons à l’oreille des fidèles…
 
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L’impressionnant cortège poursuit son chemin à travers la ville tout l’après-midi ; tard dans la soirée, le retour vers l’église s’entame…

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La flamme des mèches lèchent déjà les mains petites… elles vacillent d’émotion, elles aussi… Elles vont s’éteindre dans un dernier souffle, fières d’avoir pu éclairer ces visages transis de  bonheur !

 
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Sur leurs épaules meurtries, l’équilibre de statues saintes reste précaire, tant elles  sont prises dans le mouvement de la foule au rythme de la musique… des sons graves et joyeux s’unissant pour guider les fidèles sur leur chemin….
 
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La nuit a chassé le jour… la mer gronde aux porte de Trapani, elle n’est pas loin… lorsque le ciel s’ouvre une dernière fois pour se refermer sur les groupes de statues rentrés à l’église…
Une tradition que les gens poursuivent avec une ferveur ardente et passion chaque année !

 
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Et lorsque la nuit venue… se jette sur le jour déclinant, le ciel se déchire une dernière fois laissant passer un rayon noir de lumière. Les saints regagnent l’église, leur point de départ !

 
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Le lendemain… sur les rivages de Trapani… les pèlerins, aveuglés par  un soleil de plomb, se reposent des fastes de la veille…

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L’agneau pascal, délicieusement préparé avec de la pâte d’amande, l’air innocent, attend, angoissé, vos longues dents… vous les vampires !

 
 
 
Un regard farouche....
 

Œil von Lynx- Trapani  03/05/2013 N


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