vendredi 16 novembre 2012

CORPO CELESTE

Ciné Forum - Ville d'Orange

Impasse du Parlement, Ciné Forum, 84100 Orange
02.03.2012
 
Ciné Forum
Impasse du Parlement
84100 Orange
AVIS : Français/Deutsch

CORPO CELESTE

Un film de Alice Rohrwacher

Dernièrement au

Petit et seul cinéma à Orange ayant le mérite de passer des films au goût de tous, grâce à ses quatre petites salles et son directeur, très futé et affable, et plutôt réaliste quant aux spectacles à projeter… pour les fidèles vieux et jeunes fémurs qui se traînent jusqu’ici !
Vous aurez des fauteuils rouges et confortables pour venir bigler votre film préféré à l’abri du Mistral dehors…lach



Le film CORPO CELESTE :

Il film parte da un assunto interessante: una ragazzina, cresciuta in Svizzera, ritorna con la madre e la sorella a vivere in Calabria. Un corpo estraneo in un mondo lontanissimo, che non conosce….
Tous les critiques myopes vous racontent que le sujet de ce film est le retour d’une fillette, Marta, dans sa ville natale, après avoir vécu avec sa famille en Suisse… et qu’elle éprouve des difficultés à s’y adapter … bien sûr, cela on peut le voir !
C’est navrant, n’importe qu’elle pomme de terre peut écrire de telles banalités descriptives… sans essayer de voir davantage. D’autres déplorent ou sont carrément exaspérés de la lenteur du film ;…. ce sont les éternels pressés et stressés… :=))

C’est donc dans ce cinéma que l’on pouvait voir récemment le film Corpo Celeste d’ Alice Rohrwacher…un film étrangement beau, presque sauvage dans la croyance, qui tient lieu de toile pour l’histoire d’une adolescente revenue dans cette ville où elle est née, armée du seul viatique de sa foi, et où elle attend de faire sa confirmation ; retour dans cette ville natale, souffrant déjà de grands changements, après une longue absence de cette jeune fille de 13 ans, jetée dans la solitude et l’isolement en prise avec un curé attentif à son désarroi !
Son désarroi démontre bien plus que des problèmes d’adolescents en mal de vivre…
La lenteur du film… des prises de vue qui s’attardent,… et des images émouvantes, incitent à la réflexion et à la vraie compréhension de ce film !
Tant d’éléments et de problèmes sous-jacents qui échappent à première vue aux spectateur, mais que l’on pourrait interpréter plus profondément, et je pense que la réalisatrice l’a bien senti, car les images en témoignent !

La ville de Reggio di Calabria dans l’ombre et la lumière un film âpre…
Sous la surface de cette ville bouleversée … où de ce village abandonnée… où seul un curé monte la garde auprès d’un christ cloué sur sa croix qui n’a plus de place dans ce monde…la jeune fille mûrit difficilement. Entre ses premiers règles, des prises de conscience et de moult événements, elle joue inconsciemment avec la mort, et, avec sa vie même… car elle commence à comprendre la grande comédie humaine dans toute sa beauté !

C’est un éveil tout en douceur … vraiment intéressant à observer et très bien joué par cette jeune actrice si pale et retenue… cet éveil est muet, sans couleurs, sans un mot, bien sûr… senti profondément à travers des signes qui ne trompent pas !
Cela doit être terrifiant pour une jeune adolescente de découvrir la vie d’adulte… sous d’autres aspects… et certainement pas les meilleurs !
D’ailleurs, le christ sur sa croix fini par chuter dans la rivière… comme emporté et noyé par les flots humains !



Für andere Augen :


…und drückt
sie im Spiegel
Ihre Brüstchen hoch,
Zu sehen was
das Fräulein bot…

Ein Auge schamhaft
Auf den Körper;
Jesus Christus
Hängt am Kreuz…

Zärtlich fährt die Hand
Des Mädchens
Über sein Gebein;
Was war er wohl
Für ein Mensch?
Hat er gelitten,
War er sanft,
War er hart
Und göttlich?
Seine Ankunft
Auch noch sittlich?

Kleine Katzen werden ertränkt,
So reift sie in die Tage,
Wenn der Bauch das Leben schenkt.

Diese Fragen
Stellt sie sich
Über Tod,
und Wunder
Ob der Corpo Christi hat
Auch noch etwas Zunder?

CORPO CELESTE

Ein unkonventioneller Film in konventionellem Rahmen …für schnelle Seelen abzuraten… Hier schleppt sich langsames Gewissen und religiöser Nebel, verkörpert in der Pubertätsreife eines blassen Mädchens durch eine noch wilder Landschaft in Kalabrien…
Es fehlt weder an einer Prozession noch an einem guten aber ehrgeizigen Seelenversorger, während das junge Vögelchen vor dem Spiegel ihre heranreifenden Brüstchen mit ihren dünnen Armen zusammenquetscht, um sie voller und verführerischer zu gestalten… lugt der geistliche Seeleversorger nach einem neuem Kruzifix mit dem schmachtendem Körper von Jesus!
Dem junge Vögelchen zehrt das Bewusstsein zwischen Tod und Leben, menschlichen offen gebliebenen Fragen, welche sie fast zum Selbstmord führen… als Konfirmationsgeschenk schreitet sie langsam, im weißem Kleid, ins schwarz spiegelnde Wasser… aber ihre Zeit ist noch nicht gekommen! Nur Christus, noch am Kreuz genagelt, stürzt in den Fluss und überlässt dem Zuschauer viele symbolische Elemente und Fragen, über der er am Ende nachdenken kann!

Ich wiederhole, wem nie einen Einblick in die Seele der Kalabrier gegönnt wurde, dem ist dieser Film nicht zu empfehlen;

Hier in Kalabrien, bohrt Gott seinen Zeigefinger tief in die Seele des Menschen, ruft sie zu sich, scheucht sie zusammen in die Knie, lastet hart in pompösen Prozessionen auf ihren gläubigen Schultern. Man ächzt und weint, trauert und schwitzt reuevoll, schwimmt in bitteren Tränen unter dem Joch und der Last der Madonna!
Wie schwer darf ein Gewissen sein? Ratet mal…

Oeil von Lynx , Orange 02/03/2012

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