dimanche 11 novembre 2012

Willy RONIS - Monnaie de Paris


Willy RONIS - Monnaie de Paris

11 quai conti, Musée Monnaie de Paris, 75006 Paris
19.08.2010 (mis à jour le 22.08.2010)
Willy RONIS

Ou
La pudeur à fleur de peau

Actuellement cette exposition rend hommage à Willy Ronis jusqu’au 22 août au Musée de la Monnaie de Paris.

(Avis en français/allemand)i



Encore un photographe dira-t-on. Tous ces Photographes qui se succèdent, et, tous ont du talent, tous ont leur répertoire, leur style, si l’on peut dire, grâce auquel on reconnaît un artiste, qu’il soit musicien, peintre, photographe ou écrivain. Tous ont quelque chose qui les différencie, mais qui nous permet de reconnaître leur œuvre, unique parmi les autres. Style veut et peut aussi signifier une certaine répétition : un rythme, de notes entendues, de couleurs aperçues, des traits vus, des mots et des harmonies qui se ressemblent.
Et, ceci est valable pour toutes les créations, sans être péjoratif, mais ainsi elles sont ineffablement marquées du sceau de leur créateur.



Donc, nous reconnaissons aussi Willy Ronis à travers de ses œuvres, comme cette photo qui est devenue célèbre, «Le nu provençal ».
Cette oeuvre est son drapeau si j’ose dire, sa porte parole, son enseigne. Le tirage en noir et blanc où dominent des beaux gris à l’infini souligne sa créativité.



WIlly Ronis a du « sentir » cette ambiance, sans doute possible, lorsqu’il prend sa femme dans cette pose, dénudée, faisant sa toilette, dans une lumière très douce, caressante même, une lumière femme, une lumière féminine, et il a su saisir cette image intime avec toute la pudeur qu’exige ce moment pour lui conférer une présence magnifique !
Souvent, une seule œuvre majeure de l’artiste sera déterminante pour toutes ses créations et ses choix par la suite…
Comme avec les êtres, ainsi va-t-il avec une oeuvre, fût-elle une femme, la même sensibilité et le même éclairage domineront l’ensemble de sa recherche.
Willy Ronis nous a laissé des belles images qui témoignent de sa grande sensibilité et de sa retenue quant à l’approche du model. Ici, rien de provocant, aucun contraste de trop qui flatterait l’œil.
C’est la douceur, le velouté d’un corps de femme dans une lumière diffuse, rajoutant à l’ambiance la tendresse à la simplicité éprouvée qui se reflète dans l’œil de l’artiste et son objectif !





On pense aux œuvres de Degas, Renoir ou Toulouse Lautrec pour qui le « nu » était un model irremplaçable…
Cette belle exposition nous permet de mieux connaître Willy Ronis et son talent. Il nous apprend à regarder derrière le miroir, à condition de s’ouvrir corps et âme à toutes les émotions qu’il a captées, transmises dans une fraction de lumière où l’image s’est couchée sur la pellicule.



Regardant une photographie ou tout autre œuvre, nous devons faire abstraction de tout ce qui l’entoure, tout ce que nous en savons parfois déjà, et ceci, pour mieux ressentir ce que l’artiste a voulu transmettre. C’est difficile, bien sûr, presque impossible de se mettre à sa place, mais rien qu’une parcelle dont nous ressentons l’émotion suffit pour nous enchanter, car cette parcelle était déjà en nous avant même que nous ne l’ayons ressentie ou vue, car nous ne pouvons vraiment voir, ce que nous ne connaissons déjà.
De toute chose, il en est ainsi de la magie de nos expériences, de notre savoir qui se construit, avant de « comprendre » cette émotion, nous la ressentons.



Le silence en est l’intermédiaire dans le langage pictural.
Ce que l’on remarque d’emblée dans l’approche de ses œuvres, c’est son regard simple, dénoué de toute sensation de recherche d’effet ou d’attraction.
Willy Ronis, tel que je l’ai vu, est d’une pudeur poétique…
Willy Ronis avait atteint un grand age 99 ans un age ou l’on pourrait dire, j’ai vu…
Mais il gardait toujours une vivacité d’esprit et il savait insuffler à ses images la vie avec la présence inattendue des êtres humaines souvent, et aussi leur ou sa poésie… pour les transmettre en beauté.



Bien sûr, tout n’était pas du hasard chez lui ! Il fallait de la patience, lorsqu’il resta sur un pont de la Seine, observant toute la journée les péniches qui passèrent afin d’en choisir une sur laquelle jouèrent des enfant pour lui en donner une âme à se monstre ! Il savait même y ajouter de l’humain, la poésie et du ludique !



Ainsi, il a fait courir le petit garçon avec sa baguette sous le bras plusieurs fois, avant de réussir une image satisfaisante. Une photo bien connue !
Une image se travaille aussi, demande de la patience, le hasard…est souvent absent.



Entracte :
Entrant dans l’exposition, mon attention fut attirée par un groupe de femmes se bousculant autour d’une œuvre ! Ma curiosité éveillée, je m’approchais lentement, afin de voir ce que pouvait intéresser un si grand nombre de femmes, qui se donnaient du coude pour mieux voir !



Quelle ne fut ma surprise, de voir la Photo incriminée ! Il s’agissait du « Travailleur dans la tuyau », qui, grâce à sa lanterne cherchait son chemin…si j’avais bien interprété ? Ainsi, les femmes aussi s’intéressaient à la technicité de ce lourd travail ? Étonnant ! On apprend toujours. Je me retirais discrètement afin de poursuivre ma visite…
Willy RONIS avait un œil juste sur l’homme et son environnement, ses conditions de vie et son de travail ! Témoignage éblouissant.



Parfois surgit un rayon de bonheur ou de tristesse à travers les brumes de ses clichés, mais jamais exagéré. Willy Ronis avait une âme noble, humble devant le malheur comme devant le bonheur !
Pas toujours facile d’apprécier avec notre regard d’aujourd’hui, habitué à l’effet de la démesure.



Willy RONIS faisait partie de ces photographes qui ont su poser en regard AUTRE sur le monde et capturer un moment de bonheur ou de malheur avec le même émerveillement, et, avec l’unique critère, tant discuté et disputé,la beauté, cette beauté qui échappe souvent au regard négligent, et qui dépend de la culture et de la culture propre à l’homme.
Et pourtant, n’a-t-elle pas un trait d’universalité cette sacrée maudite beauté, car d’où les images proviennent, du monde entier, elle est indubitablement présente.


L’homme, ici où ailleurs, dans ses traits se reflète toujours ce qui est commun à tous les hommes, les mêmes joies et les mêmes peines sont inscrites dans la nature humaine !



À voir ces clichés presque « effacés » par le temps et les années, on pense aux flammes des bougies qui s’éteignent dans un dernier sursaut de clarté



Willy Ronis, Une poétique de l'engagement, Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 Paris, 01-40-46-56-66
tous les jours sauf lundi et 1er mai, 11h-19h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h30 Jusqu'au 22 août 2010
Willy RONIS (auf Deutsch)



Ein Blick in dem Ausstellungsraum genügt, um mit Sicherheit schnell festzustellen, wo ein interessantes Werk “hängt”, wenn sich davor eine lustige weibliche Schar aufgebaut hat und sich gegenseitig die Ellebögen in die Seiten schubst, um näher “ran” zu kommen!
Fast wie hübsche Rehe an der Futterstelle…Was gab es dort nur ?
Dann standen sie, stumm, andächtig vor diesem Werk...
Ich raffte meinen letzten Mut zusammen, und drängelte mich dazwischen.
Was sahen meine erstaunten Augen des lange blind Gewesenen,
Was war es, dieses interessante Werk, welches die lieben Damen so in Anbetung versetzte und sie sichtlich mit verbissenem Schweigen vor neugierigen Augen verbergen wollten
?



Es war das Foto “vom Arbeiter im Rohr”! Mit einer Funzel in der Hand tastete er seine Umgebung ab.
Ich konnte seine Absicht nicht beurteilen, es war etwas unklar, zumal er keine Blase mit erklärendem Text über dem Kopf hatte ...
Ich war zu höchst erstaunt, dass ausnahmslos nur Frauen in dichter Gruppe vor diesem Bild stumm verharrten! Hätte ich nie gedacht, dass das schöne Geschlecht sich so viel für Technik interessiert?!
Was haben sie nur?
Was ist los?
Wovon träumen sie nur?
Ach, die lieben Frauen bleiben uns für immer ein Rätsel, die Welt steht auf dem Kopf? Ich stahl mich kopfschüttelnd davon… Das war aber doch ein Ereignis.



Ich habe mehrere kleine Ausstellungsräume durchwandern müssen, bevor ich erschöpft auf den Knien vor meinen Schatz ankam, den ich so unermüdlich und unverdrossen suchte.
Im letzten Salon, endlich, vor dem Ausgang, fand ich sie!
Hier “hing” SIE! Schamhaft an der Wand, dezent eingerahmt (-12), die Frau von Willy! (Regel eins: der Rahmen darf ja nie das Werk übertrumpfen)



Le nu provençal“, ein sehr bekannt gewordenes Photo von ihr, Willys Frau, im sanften Tageslicht ins Licht gerückt, sich behutsam waschend, stand sie, mir den Rücken zudrehend, in weichen, diskret beleuchtenden, weiblichen Formen vor einem einfachen Waschbecken in einer noch einfacheren Stube!
Das Fenster weigerte sich eifersüchtig, mehr Licht hereinzulassen. So stand sie in ihren eigenem Licht, in ihrer Aura gebadet, welches jedoch genügte, um von ihrer schönen Weiblichkeit ein eindrucksvolles Bild zu geben...

Ein Foto, wie es schamhafter nicht möglich ist darzustellen, von großer Schönheit!
Da wurde auch ich sprachlos! Meine neu-gierigen Augen besuchten sie im Zimmer; tasteten sich durch das milde Licht nah’ an sie heran...Sie nahm mich nicht wahr. Ich bin bei solchen Annäherungsversuchen äußerst vorsichtig!
Ein Schreck, ein Atemzug genügt, und die Seife springt ihr aus der zierlichen Hand...und sie hätte sich wohl umgedreht, entsetzt! Und das möchte ich vielleicht doch nicht verursachen haben wollen dürfen….und eingestehen..doch.
Diese Bild war für mich, obwohl ich es vom Druck her kannte, eine Offenbarung, ein Meisterwerk, darf ich sagen. Vollendete Création/Schöpfung. Vollendung in der Wahrnehmung des Aktes, vollendet in der respektvollen Ethik und der puren ästhetischen Ausstrahlung.
Niemand hatte sich in der Auswahl dieses Bildes für das Plakat geirrt! Es war offenbar das Wichtigste oder das „persönlichste“ Werk, welches Willy Ronis am besten repräsentierte.
Eine Frau, sich mit ein paar Tropfen Wasser benetzend...Eine Stimmung von Zärtlichkeit und Intimität entblößten Ausstrahlung…





Es lässt an die Malerei von Renoir, Degas und Toulouse Lautrec denken, auch in der Darstellung und natürlich vom Thema, der weiblichen Akt, oft einen Zeh’ in der Wasserschüssel.
Das sieht noch sehr schön romantisch aus, wie in damaligen Zeiten. Das hat nichts mit der wollüstigen modernen Dusche von HEUTE gemein, das war noch
KUNST, sich so zu waschen, die langsamen sicheren Gesten, Hände, welche die Linien des Körpers gekonnt und sicher nachzeichneten. Ein Körper, der diesen Händen nicht unbekannt war oder blieb.
Das war erbaulich! Es roch und duftete nach Seife und “Parfum de femme“...das war ein Universum für sich, kostbar, in der Intimität!



Wo ist die geliebte Hand, welche mit einem Kuss den „Peignoir“ reicht?
Michel-Ange hat von seinem Vater den Rat bekommen: “Wasche dich nie!” Nun, es versteht sich, damals waren sie schon sehr stark mit „Selbst Immunisierung“ voran, bevor der berühmt gewordene Pasteur mit seiner Butter kam!
Es hat nicht mit Willy zu tun, Schluss damit.



Le nu provençal“ ist ein starkes Foto von Willy RONIS, eines seiner besten!
Nur das Auge eines Künstlers hat solch eine vollendete Harmonie sehen können, und dazu noch weibliche Harmonie, die zarte weiche Weiblichkeit, aus respektvollem Abstand gesehen!
Der Maler und sein Model! Nur der ästhetische Aspekt interessiert ihn...solange sie Model steht, aber dann wird sie wieder Frau, eine weibliche Frau! Ja, ! eine weibliche Frau, glücklicherweise gibt es sie noch!

Ich liebe Röcke und schöne Kleider, welche ihre Weiblichkeit untermalen!



Der Künstler und sein Model/Muse, das lässt mich an Rodin, den SteinKlopper denken!Wenn er “heiß” wurde vor seinem Model, schüttete er sich einen Eimer frisches Wasser über den Kopf, wie einem Pferd, um mit klaren abgekühlten Ideen weiterarbeiten zu können!
Natürlich kann der Besucher auch einer Führung folgen
! Er lässt sich führen und verführen, das ist das Risiko, er weiß es nicht; Also er folgt dem Hirten und schließt sich der Herde an...
Da bekommt er alles “vorgekaut” was er sehen soll und muss, auf verdaulich dosiert und kann mit geschlossenen Augen durch die Ausstellung traben...der weiße Stabhirt von Schaumschlagender Rhetorik, führt seine Blinden sicher vom Eingang bis zum Ausgang und gibt ihm einen Katalog mit auf die einsame Reise.



Mit diesem letztem Eindruck habe ich die Ausstellung verlassen und befand mich draußen am Eingang wieder, träumerisch in die Sonne blinzelnd.
Mein Teufel, was flatterte da gelb über meinem Kopf?
Hier hing SIE ja, die schöne- hübsch- artig- sich waschende- nackte
weibliche Frau, ohne Kleid! Schnell, ein leztes Foto ..
.


Draußen auf den Quais der Seine ziehen brummend die stinkenden Autoschnellfahrer vorbei, wie die A…. hinter das Steuerrad geklemmt, sie hatten andere Ziele, es war schon Mittag und jeder weiß, um Mittag muss man essen, dann tritt er rücksichtslos aufs Gaspedal.
Das wäre ein Bild für Willy gewesen!

Oeil von Lynx-20 August Paris 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire